L'Agence Régionale de Santé de la Martinique a lancé samedi une alerte sur une circulation active du virus zika sur l'île. Lors d'une conférence de presse à l'ARS à Fort-de-France, les acteurs chargés de la lutte contre la propagation du virus ont fait état de "12 cas confirmés et de 150 cas suspects" en Martinique à la date du 8 janvier. Un premier cas avait été enregistré par les autorités sanitaires le 18 décembre en Martinique, ainsi qu'un autre en Guyane.
L'ARS a lancé "un appel à la vigilance et à la mobilisation de tous" pour éviter d'en arriver à ce stade. Selon Alain Blateau, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l'ARS, il s'agit aujourd'hui de tout faire "pour essayer de passer à la phase épidémique le plus tard possible et d'essayer d'avoir une épidémie (si elle survient) qui soit la moins violente possible". Le programme de surveillance, d'alerte et de gestion des émergences (PSAGE) a été réactivé, D'autant qu'un risque d'une double épidémie avec la dengue "n'est pas exclu", a expliqué André Yébakima, entomologiste, chef de service de démoustication.
Le virus zika est en effet transmis par le même moustique responsable de la transmission de la dengue et du chikungunya. Et si dans la grande majorité des cas (70 à 80%) l'infection passe inaperçue, lorsqu'ils s'expriment, les symptômes sont de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées. Le Zika peut aussi se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un oedème des mains ou des pieds.
A ce jour, aucun cas de décès par virus Zika n'a été répertorié. Mais deux types de complications graves ont été décrites: des complications neurologiques ou des malformations sur les foetus de femmes malades. La souche de ce virus circulant en Amérique, où il provoque depuis 2015 une épidémie "sans précédent", a été pour la première fois l'objet d'un "séquençage génétique complet", a annoncé vendredi l'Institut Pasteur de Guyane.
Le même jour, des chercheurs du Sénégal et du Brésil ont mis en place à Sao Paulo la création d'un groupe de travail pour étudier le virus qui a provoqué une explosion de cas de microcéphalie chez des bébés dans le géant sud-américain. En 2015, 3.174 cas de microcéphalie chez des nourrissons y ont en effet été recensés, selon le ministère de la Santé.
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