C’est la fin d’un procès très médiatisé qui s’est tenu ce mercredi à Pau, mais pas la fin d’un débat. Alors que le gouvernement vient de confier une mission sur la fin de vie aux députés UMP, Jean Leonetti, et PS, Alain Claeys, la décision radicale de la Cour d’Assisses des Pyrénées-Atlantiques d’acquitter Nicolas Bonnemaison a été vivement et rapidement commentée.
Dès la lecture du verdict, les avocats du Dr Bonnemaison, Me Benoît Ducos-Ader et Arnaud Dupin en ont tiré les conséquences pour leur client comme pour la suite du débat sur la fin de vie. «Cela va obliger les politiques à aller un peu plus vite», pour adapter la législation sur la fin de vie, a expliqué le premier, tandis que son confrère estimait qu’il fallait «redonner sa blouse blanche à NicolasBonnemaison», allusion à la radiation du praticien par le Conseil de l'Ordre des médecins, qui fait actuellement l'objet d'une contestation devant le Conseil d'Etat.
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a souligné qu’elle «confortait» la volonté du gouvernement de «faire évoluer le cadre législatif», tandis que Jean Leonetti a déclaré, juste avant l’acquittement, être «terrifié qu'un jour on puisse dire que finalement c'est normal qu'un médecin puisse rentrer dans une chambre, décider que la vie de la personne qui est en face de lui ne mérite plus d'être vécue et qu'il injecte un produit mortel».
Après avoir salué le verdict, l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) de Patrick Pelloux juge que «la loi Leonetti doit être améliorée afin qu'à l'avenir les médecins puissent l'appliquer en conformité avec la volonté des malades, des familles, de l'éthique et de la déontologie». Pour l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) aussi, il est «urgent que François Hollande arrête de tergiverser et dise clairement qu'il va légaliser l'euthanasie comme 90% des Français l'attendent». A l’opposé, l'association Alliance Vita a jugé mercredi «effrayant» l'acquittement de l'urgentiste de Bayonne, demandant «qu'il soit fait appel de ce verdict absurde».
Pour sa part, la SFAP (Société Française d’Accompagnement et de soins palliatifs) rappelle «l’objectif de la sédation en phase terminale est de soulager un malade qui présente une situation de souffrance importante. Il n’est pas de provoquer le décès.» Pour le reste, la SFAP constate que «la décision de la cour d’assises ne s’inscrit pas dans le prolongement de la décision de la chambre disciplinaire du conseil national de l'ordre qui avait reconnu que les pratiques du Dr Bonnemaison n'étaient pas conformes aux bonnes pratiques médicales».
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