Comment faciliter la mise en œuvre dans les services hospitaliers de dispositifs médicaux (DM) innovants qui répondent aux besoins concrets des spécialités ? Le CHU de Toulouse utilise depuis deux ans une plateforme spécifique (EDIT) qui promeut et accompagne les projets en ce sens.
L'objectif est de faire se rencontrer médecins et industriels afin que les premiers exposent leurs attentes et besoins aux seconds et susciter des partenariats réguliers. « Ce concept incongru il y a quelques années est aujourd’hui indispensable pour les soignants », a expliqué le Pr Laurent Schmitt président de la CME du CHU de Toulouse, lors d'un forum sur le sujet.
Présidée par le Pr Bernard Fraysse, la plateforme fonctionne comme un guichet unique, publie des appels d’offres sur des technologies innovantes et s’appuie sur une « cellule de valorisation » pour évaluer ces projets. « À ce jour, 39 projets sont en cours d’accompagnement, nous avons réussi à créer un écosystème favorable de 300 personnes, industriels médecins et chercheurs », se réjouit le Pr Fraysse. La cardiologie, le handicap et la simulation sont les trois spécialités que le CHU de Toulouse a fléchées dans le cadre de cette démarche.
Facilitateur
Illustration : le Pr Jérôme Roncalli, cardiologue et coordonnateur de l’institut de recherche Cardiomet, expose ses attentes particulières concernant des biocapteurs qui permettraient d’apprécier l’évolution des stents posés. La miniaturisation des dispositifs dans le traitement de l’insuffisance cardiaque ou le déploiement de valves intelligentes et connectées ouvrent de grands espoirs. « Ces technologies font appel aux systèmes embarqués déjà présents dans l’aéronautique et pourraient être adaptées à la santé », estime le Pr Roncalli. Son souhait ? « Que la plateforme joue un rôle de facilitateur pour mettre les médecins en relation avec les pôles de compétitivité, mais aussi les bons labos et les bonnes startups sur ces sujets ».
Autre exemple : en matière de simulation pédagogique et chirurgicale, le Pr Olivier Deguine (ORL), président de la délégation à la recherche clinique et à l’innovation du CHU, formule lui aussi des besoins spécifiques. « Nous avons besoin de pièces anatomiques de synthèse avec des exigences particulières en termes de dureté, densité et souplesse afin que nos étudiants puissent s’entraîner à opérer dans des conditions proches du réel ».
La formation initiale est un vaste champ d'exploration. Les praticiens sollicitent actuellement les industriels pour élaborer des outils d’enseignement virtuel (avec avatars et serious game). « Ces dispositifs d’intelligence artificielle permettraient de mettre fin aux consultations en présence de l’étudiant, souvent mal vécues par nos patients », décrit le Pr Deguine.
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