Dans un rapport sur l’observance remis en juillet à Marisol Touraine – mais non rendu public – l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) recommande de ne pas conditionner le remboursement des soins à l’observance du traitement, ni même de le moduler.
Un tel schéma pourrait être assimilé par le patient (déjà victime de sa maladie) à une sanction alors que les praticiens sont, eux, incités à améliorer la qualité des soins à travers la rémunération sur objectifs de santé publique. L’IGAS fait valoir aussi que l’observance est difficile à mesurer et que ses seuils « ne reposent pas toujours sur une argumentation scientifique incontestable ».
Ce rapport de l’IGAS, que « le Quotidien » s’est procuré, énonce plusieurs recommandations qui plaident pour une refondation de la relation médecin/patient rebaptisée « alliance thérapeutique ». Elle passe par le développement et le soutien des capacités des usagers à prendre en charge eux-mêmes leur pathologie chronique.
Parmi les mesures proposées : redéfinir le dispositif d’éducation thérapeutique du patient (ETP) et d’accompagnement en confiant la gouvernance aux ARS et en révisant son mode de financement.
Autre piste : structurer une offre de « télé-suivi-accompagnement » fiable. La crainte de l’IGAS est de voir émerger une offre « dans le plus grand désordre ». Le rapport propose de faire certifier cette offre par les ARS et de mettre en place un modèle économique capable de pérenniser les dispositifs ayant fait la preuve de leur efficience. Côté assurance-maladie, ces services de télé-suivi-accompagnement pourraient être financés à la performance (avec des critères comme la bonne observance). La prescription d’un accompagnement pourrait même être automatique (mais pas obligatoire) « quand les conséquences d’une mauvaise observance peuvent être graves pour la santé et entraînent des dépenses évitables ».
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