Le gouvernement a publié cette semaine sa nouvelle feuille de route pour le numérique en santé jusqu'en 2027, axée sur Mon espace Santé, le nouveau carnet de santé numérique ouvert pour chaque assuré. Florilège
Cap sur l'ordonnance numérique
Les logiciels médicaux sont en train d'être mis à jour pour que leurs ordonnances soient directement versées dans Mon espace Santé. À partir de mai 2023, ces ordonnances vont commencer à être directement transmises par e-mail au pharmacien, via la messagerie sécurisée de Mon espace Santé. D'ici à la fin 2024, le gouvernement vise « 40 000 médecins » ayant commencé à utiliser la nouvelle ordonnance numérique, munie d'un QR code pour sécuriser le traitement des ordonnances.
Mon espace Santé : les infos dès la naissance
Fer de lance des ambitions gouvernementales, le carnet de santé numérique Mon espace Santé est opérationnel, avec 65 millions de dossiers ouverts. Toutefois, après un an de fonctionnement, il est surtout abondé par les hôpitaux et les laboratoires, qui y versent automatiquement comptes rendus d'hospitalisation et résultats. Les médecins de ville, eux, sont encore peu nombreux à y placer leurs ordonnances et leurs lettres de liaison. Côté patients, seuls 8,4 millions de Français ont fait la démarche pour pouvoir le consulter et le partager avec leur soignant.
À partir de la fin 2023, cet espace numérique commencera à intégrer certains éléments de l'actuel carnet de santé physique de l'enfant, dès les premiers jours. À terme, l'objectif est que les familles puissent avoir accès à l'historique de santé consolidé. Les rappels des examens obligatoires de l'enfant seront intégrés d'ici à la fin 2023.
D'ici à 2025, Mon espace Santé devra aussi pouvoir donner accès à tous les comptes rendus d'imagerie médicale de l'usager quel que soit l'endroit où ces examens ont été pratiqués. Et d'ici la fin 2026, les professionnels de santé européens qui auront à soigner un assuré social français pourront – si l'usager l'autorise – consulter son carnet de santé numérique.
Prévention « à la carte »
Courant 2024, la Cnam doit être en mesure d'envoyer les premières notifications personnalisées de prévention (vaccination, bilans) via Mon espace Santé. Ce dernier devra également permettre de répondre à des autoquestionnaires de santé, pour préparer les rendez-vous de prévention aux âges clefs. L'objectif est de parvenir à un million de préparations de bilan de prévention sur Mon espace Santé en 2027.
50 applis utiles et de confiance ?
D'ici à 2026, le gouvernement veut avoir relié plus de 50 applications de santé (glycémies, poids, activité cardiaque, sommeil ...) à Mon espace Santé, pour que ce dernier puisse stocker les données relevées. L'inverse doit être également possible : l'usager pourra partager des données de « MES » avec ses applis de santé.
Pour l'instant, l’État a identifié une vingtaine d'applications de confiance, dont la liste figure sur Mon espace Santé (AP-HP Espace Patients, Ameli, Doctolib, Sante.fr, Tabac Info Service, Vidal Ma Santé, Withings Health Mate…). Mais il n'existe encore aucune passerelle permettant des transferts de données. Les premiers échanges devraient avoir lieu à partir de juillet 2023.
Partage d'infos à la main de l'utilisateur
Le principe de Mon espace Santé est que le partage des données avec les soignants reste à la main de l'usager, qui peut décider de ne rien partager. La feuille de route prévoit de définir dès 2024 les différentes modalités de partage d'accès, en fonction des contextes de prise en charge. Ces modalités incluent l'accès temporaire, le masquage de certains documents ou le blocage de certains professionnels.
Le site santé.fr renforcé
Comme ameli.fr, le site santé.fr doit « contribuer à la diffusion d'une information publique en santé fiable », élaborée avec association de patients et sociétés savantes. Il devra fournir une information complète sur l'offre de santé, avec des liens vers les plateformes de rendez-vous en ligne, de l'information sur l'accessibilité des cabinets, des indicateurs de qualité et de satisfaction. L'objectif est d'arriver à 30 millions de visiteurs uniques par an pour sante.fr
Généralisation de l'appli carte Vitale
L'application carte Vitale permettra de se dispenser de la petite carte verte, en utilisant son téléphone portable. En expérimentation dans quelques départements, elle doit être ouverte sur la France entière fin 2026, avec un objectif de 20 millions d'utilisateurs en 2027.
Pro Santé Connect pour les soignants
Le gouvernement veut généraliser l'usage de Pro Santé Connect, qui permet aux praticiens de se connecter avec un identifiant unique à différents téléservices et notamment ceux de l'Assurance-maladie. Une expérimentation lancée dès cette année, est destinée à mesurer la « satisfaction des professionnels de santé, notamment libéraux, vis-à-vis de leur logiciel métier ».
Nouvelles obligations pour les hébergeurs
Les acteurs informatiques certifiés « HDS » (hébergeurs de données de santé) devront garantir un hébergement systématique dans l'Espace économique européen, avec des « mesures juridiques et techniques de réduction du risque de transfert extraterritorial des données », précise la feuille de route.
Pas de surrisque pendant la grossesse, mais un taux d’infertilité élevé pour les femmes médecins
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols