La ministre de la Santé Marisol Touraine a présenté ce lundi la stratégie nationale « e-santé 2020 » visant à intégrer le numérique dans le quotidien des patients et des praticiens. Parmi les objectifs fixés, la ministre souhaite développer la médecine connectée et simplifier les principales démarches administratives des patients.
« Nous assistons aujourd'hui à une accélération des innovations numériques en santé. On opère à distance, on "imprime" des prothèses, bientôt des organes avec des imprimantes 3D, les dispositifs médicaux sont de plus en plus connectés, comme les pacemakers, les glucomètres, bientôt les prothèses », a expliqué Marisol Touraine lors d'un déplacement dans les locaux de la start-up BePatient, une plateforme Web spécialisée dans le suivi de pathologies et l'éducation thérapeutique.
DMP en trois clics et « blue button à la française »
Le premier défi est celui qui consiste à rendre les systèmes d'information médicaux « interopérables », ce qui est encore loin d'être le cas. La loi de santé doit structurer le cadre de la e-santé et l'action des éditeurs de logiciels autour de « règles opposables » et de « terminologies partagées ».
Cette fluidité devra aussi bénéficier aux patients. « Dès 2017, tous les citoyens pourront, s’ils le souhaitent, créer en quelques clics leur dossier médical partagé », assure Marisol Touraine. En pleine relance, ce carnet de santé numérique devrait à terme être doté d’un système de téléchargement des données de santé via « un blue button à la française ».
La ministre souhaite également faciliter toutes les démarches administratives d'admission des patients dans les établissements de santé, la prise de rendez-vous en ligne ou le paiement des factures. Une plateforme numérique doit faciliter la consultation et la participation des usagers en ce sens. La part des établissements utilisant un dossier patient informatisé est passée de 75 à 95 % en trois ans, se réjouit le ministère.
Encourager la co-innovation
Autre priorité : multiplier les espaces de co-innovation entre professionnels de santé, patients et acteurs économiques à l'hôpital comme en ville. Cette étape passera par la multiplication des appels d’offres en e-santé et le développement de « living labs ». Ce système permet de tester de nouvelles innovations (applications de suivi des traitements, outils de télémédecine, etc.) en conditions réelles.
Un poste d'administrateur des données de santé sera créé au sein du ministère afin « d'accélérer l'open data en santé ». Une feuille de route est attendue cet automne avec l'annonce d'un plan « big data ». L'objectif est de déployer la médecine connectée et notamment les applications de suivi à distance ou d'interprétation des données médicales pour assister les médecins dans leur diagnostic.
Marisol Touraine veut enfin faire de la sécurité l'un des piliers de cette nouvelle stratégie. Un plan d'action sur la sécurisation des systèmes d'informatisation en santé est en préparation (aucune date n'a été précisée).
Ces mesures viennent compléter les actions déjà engagées depuis 2012, comme le programme « Hôpital numérique », le plan « Territoire de soins numériques » et les expérimentations de télémédecine au sein de 9 régions.
La ministre de la Santé a aussi annoncé un plan d'investissement de deux milliards d'euros à la Paris Healthcare Week dont 750 millions d'euros seront débloqués pour le numérique et les outils de coordination autour du parcours de soins.
Un conseil stratégique composé de représentants des professionnels de santé, d'usagers, d'industriels et d'institutions publiques sera mis sur pied cet automne pour avancer sur la stratégie e-santé française.
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