Cette fois, la nouvelle génération médicale s'invite pour de bon aux négociations conventionnelles aux côtés des syndicats de praticiens installés.
Le décret relatif à la participation des jeunes médecins (étudiants, internes, chefs de clinique et médecins récemment diplômés) aux négos « en qualité d'observateurs » a été publié au « Journal officiel » le 17 février.
Il s'agit d'une victoire symbolique, aussitôt saluée par toutes les structures jeunes. La publication de ce texte, annoncée il y a un an par Marisol Touraine, a pris beaucoup de temps au grand dam des étudiants (ANEMF), internes (ISNI et ISNAR-IMG), chefs de clinique (ISNCCA) et jeunes médecins remplaçants ou nouvellement installés (ReAGJIR et SNJMG). « La présence autour de la table de ceux qui représentent l’avenir de la profession était incontournable, commentent ensemble les six organisations. Nous saluons cette publication qui nous reconnaît enfin une place officielle dans la réflexion et l’organisation de la médecine libérale de demain ». Pas question de se contenter du rôle de témoins muets : les jeunes et futurs médecins promettent déjà d'être « force de propositions ».
De fait, ce décret sanctuarise la présence des « juniors » aux séances de négociations avec la CNAM, où se joue l'avenir de la médecine libérale. Les organisations d'étudiants du premier, second et troisième cycle ainsi que les chefs, les médecins assistants des hôpitaux et les remplaçants pourront donc être associés systématiquement aux discussions en qualité d'observateurs, sans demander la permission ou l'avis de leurs aînés. « Ça permettra d'éviter les discussions sans fin pour savoir si les jeunes sont conviés ou non… », se félicite le Dr Yannick Schmitt, président du syndicat ReAGJIR (jeunes généralistes installés et remplaçants).
Une liste de structures habilitées
Au-delà des négociations sur la convention proprement dite, les jeunes pourront participer à la concertation autour « des rémunérations ne relevant pas des actes conventionnés mais ayant une incidence sur l'exercice futur de la médecine de ces étudiants et jeunes médecins » (rémunérations touchant aux actions innovantes, DPC, primes dans les zones sous-denses, rémunération sur objectifs, aides prévues en cas de maternité ou paternité, etc.).
La liste des structures jeunes habilitées à participer aux négociations sera établie (pour la première fois) par le ministère de la Santé au plus tard fin septembre 2018 (puis six mois avant chaque échéance conventionnelle). Plusieurs critères sont pris en compte tels que les effectifs d'adhérents et l'indépendance notamment financière. Ce premier délai de quelques mois n'impactera pas les négociations encours sur la télémédecine, où les jeunes sont désormais conviés à chaque séance.
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