Marisol Touraine a présenté ce vendredi un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui met les hôpitaux à rude épreuve (dans le cadre d'une enveloppe hospitalière en hausse de 2 %). Un effort global de 1,5 milliard d'euros est demandé aux établissements dans le cadre du plan d'économies de quatre milliards d'euros.
Face à ce cadrage financier exigeant, la Fédération hospitalière de France (FHF) a fait aussitôt état de son « scepticisme devant un ONDAM hospitalier qui, pour 2017, évoluera de 2 %. Ces 200 millions d’euros supplémentaires sont à mettre en regard avec les quelques 730 millions d’euros de dépenses supplémentaires non financées, ainsi qu’avec des dépenses de médicaments et de produits innovants très dynamiques ». Inquiète du financement des efforts, la FHF appelle de ses voeux un discours « sincère et crédible ».
Florilège des principaux postes d'économies à l'hôpital présentés par le gouvernement.
• Efficience de la dépense hospitalière : 845 millions d’euros
La mise en place depuis le 1er juillet des groupements hospitaliers de territoire (GHT), outils au service de la mutualisation des ressources et des économies d'échelle, fait espérer au gouvernement 505 millions d'euros sur l'optimisation des achats et 80 millions d'euros sur les dépenses. Un nouvel effort est également réclamé sur la prescription de médicaments sur la liste en sus (260 millions).
• Virage ambulatoire et pertinence des prescriptions (640 millions)
Le ministère de la Santé mise plus que jamais sur le virage ambulatoire pour réaliser des économies à hauteur de 160 millions d'euros (montée en charge du taux de chirurgie ambulatoire). Les hôpitaux devront faire deux fois plus attention à la pertinence des prescriptions, pointés du doigt par la Cour des comptes pour leurs pratiques hétérogènes : 250 millions d'euros leur sont réclamés sur ce poste.
• La poursuite de la réforme du financement
Le PLFSS confirme la volonté du gouvernement de réformer le financement des hôpitaux et de sortir du « tout T2A » (tarification à l'activité). Reprenant à son compte les préconisations du Dr Olivier Véran, chargé d'une mission sur la refonte de la T2A, Marisol Touraine souhaite instaurer une tarification « intermédiaire » (entre activité externe et hospitalisation de jour) qui financerait les prises en charge de médecine ambulatoire. « Ces prises en charge, qui sont au cœur du suivi des patients atteints de maladies chroniques, telles que le diabète, sont néanmoins mal valorisées dans le modèle actuel de financement », précise-t-elle.
Comme annoncée en mai lors de la Paris Healthcare week, les dérogations à la T2A seront étendues au financement des soins critiques (réanimation, soins intensifs, surveillance continue). Le PLFSS confirme la fin du « tout T2A » pour les petits établissements à faible activité, ceux spécialisés en soins de suite et de réadaptation (SSR) et ceux qui nécessite un financement spécifique propre à leurs « activités isolées ».
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