Alors que les députés viennent d’entamer l’examen en séance du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2016), le député (LR) du Loiret Jean-Pierre Door a dit tout le mal qu’il pensait de ce budget, lors d’un débat organisé ce mercredi par Nile, à Paris.
« Ce PLFSS ne me réjouit pas, c’est un projet terne, sans aucune ambition, qui ne répond pas aux défis essentiels. C’est même l’encéphalogramme plat », a jeté le cardiologue visiblement peu convaincu par la portée réformatrice de ce budget de la Sécu.
Estimant que le projet de loi « cache la dette sociale sous le tapis » et n’engage pas assez vite la réforme structurelle du système hospitalier, le député Loiret a invité le gouvernement à « écouter ce que dit la Cour des comptes » en matière de réformes de structure. « Il faut revoir la carte hospitalière, les services indispensables, les services passifs, ce qui peut être mutualisé... », a-t-il ajouté.
Médicament : on taxe une croissance négative !
Au sujet des économies réclamées à l’Assurance-maladie (3,4 milliards d’euros en 2016), il s’est montré incisif. « Plus de 50 % des efforts sont demandés à l’industrie pharmaceutique, c’est toujours la même variable d’ajustement. Oser taxer une croissance négative du chiffre d’affaires, c’est du jamais vu. Je ne comprends pas le technocrate qui a osé faire cela. » Une allusion à la fixation à - 1 % du taux L de la clause de sauvegarde sur le chiffre d’affaires des laboratoires dans le PLFSS.
Invité du même débat, le député socialiste du Rhône Jean-Louis Touraine s’est employé au contraire à défendre un budget qui tente de concilier le renforcement de l’accès aux soins (par exemple, la gratuité des consultations pour favoriser l’accès des mineures à la contraception) et « une meilleure maîtrise des dépenses, exercice difficile » (dans le cadre d’un ONDAM à 1,75 %). Et de citer les mesures de régulation des prix des traitements innovants de l’hépatite C, le contrôle accru des transports sanitaires, la pertinence des actes ou encore le virage ambulatoire (qui doit procurer près de 500 millions d’euros en 2016). « Certains services hospitaliers ont pris ce virage, d’autres sont plus réticents », a-t-il admis.
Pour ce spécialiste de l’immunologie en tout cas, la « noblesse de notre pays » est de pouvoir mettre les grandes innovations à disposition de chacun comme les traitements très coûteux contre le cancer. Mais cela suppose parallèlement de contraindre certaines dépenses, de « traquer la fraude sociale » ou encore de réduire « les examens ou traitements inopportuns ».
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