L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé la rupture de stock de la Benzathine benzylpénicilline Sandoz à partir de début décembre et pour au moins 6 mois. Le groupe interassociatif TRT-5 (qui réunit les principales associations de lutte contre le Sida en France) s’inquiète des conséquences pour le traitement de la syphilis.
La rupture de stock est prévue pour la spécialité 2,4 MUI, et probable pour la 1,2 MUI. « En attendant de nouveaux approvisionnements, les spécialités Benzathine benzylpénicilline Sandoz vont de façon transitoire être uniquement dispensées dans les hôpitaux et mises à disposition dans les CeGIDD », indique l’ANSM. Cette pénicilline à action retard est l’antibiotique de référence dans le traitement de la syphilis et dans la prévention des rechutes du rhumatisme articulaire aigu (mais dans ce dernier cas, ainsi que dans la prophylaxie de l’érysipèle récidivant, le recours à la pénicilline V représente une alternative).
Les stocks pour le dosage à 1,2 MUI « sont plus importants et permettront de pallier, dans une certaine mesure et de manière provisoire, l’absence du dosage à 2,4 MUI », prévient l’Agence, qui rappelle « qu’il n’existe pas aujourd’hui d’autres spécialités à base de benzathine benzylpénicilline disponibles en France ».
« Échec flagrant de la gestion des pénuries »
Le TRT-5 insiste sur la simplicité d’action et d’administration, ainsi que la bonne tolérance de ce traitement dans la syphilis et condamne « l’échec flagrant de la politique de gestion des pénuries », des « situations de rupture de stocks de nombreuses spécialités qui deviennent monnaie courante » et donc « l’élaboration de dispositifs complexes de restriction d’accès aux soins inégalitaires et pénalisants pour les communautés les plus exposées ».
Le TRT-5 demande donc à l’ANSM de trouver une solution « n’entraînant aucune régression dans l’accès au soin contre la syphilis », et « somme le laboratoire Sandoz de prendre, dans les plus brefs délais, les dispositions qui s’imposent pour assurer la disponibilité des 2 dosages de Benzathine benzylpénicilline pour que cette rupture ne relance pas une épidémie jusqu’alors sous contrôle ».
Conduite à tenir
L’ANSM signale de son côté la conduite à tenir pour les professionnels de santé, en particulier la nécessité de « réserver la prescription des spécialités Benzathine benzylpénicilline Sandoz aux seules situations cliniques pour lesquelles la possibilité d’utiliser des alternatives thérapeutiques ne serait pas adaptée aux patients, en privilégiant le traitement de la syphilis ».
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