SELON UNE ÉTUDE réalisée pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), près d’une pharmacie sur deux est aujourd’hui dans le rouge, les recettes des officines étant insuffisantes pour faire face à leurs charges.
Précisément la troisième édition du Baromètre de la trésorerie des officines pilotée par la société Celtipharm établit que 49 % des officines présentent un solde de trésorerie négatif. Conséquence : 13 % des pharmacies ont dû se résoudre à licencier du personnel en 2010, ajoute cette enquête réalisée auprès de 6 420 officines – sur les 22 400 existantes, qui emploient directement environ 150 000 personnes.
Celtipharm fait valoir que « le pharmacien est un professionnel de santé sous contrainte, dans la mesure où c’est l’État qui décide des volumes et des prix » des produits et qui fixe la marge des officines, exprimée en pourcentage du prix. L’enquêteur relève que les pharmacies réalisent 80 % de leur chiffre d’affaires en vendant des médicaments prescrits, la parapharmacie ne représentant, contrairement aux idées reçues, qu’une faible part des recettes, soit 4 %. Or « chaque année, à l’occasion des "plans médicaments", on donne un tour de vis supplémentaire sur le pharmacien, via des baisses de prix autoritaires ou des déremboursements », analyse Celtipharm qui remarque que les volumes sont également en diminution à cause d’une « baisse de la prescription, ce dont on peut se réjouir d’un point de vue de santé publique ». Si la situation continue à se dégrader, Celtipharm estime que d’ici à 2015, 1 500 pharmacies auront mis la clé sous la porte. Et s’interroge : « Est-on sûr que cela se fera de manière harmonieuse, que des populations, en banlieue ou dans les campagnes, ne vont pas avoir un problème d’accès aux soins ? » En février, le gouvernement a chargé l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) d’enquêter sur la situation économique des pharmacies.
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