ENTRE 2006 ET 2009, la consommation française de médicaments (en volume) a connu une croissance moyenne annuelle de 0,5 %. Une évolution qualifiée par l’assurance-maladie de « très modérée », comparée à celle de beaucoup de nos voisins européens. La Suisse et le Royaume-Uni ont en effet connu, au cours de la même période, une croissance annuelle moyenne en volume de 2,9 %, (3,8 % pour les Pays-Bas, 4,3 % pour l’Allemagne, 4,5 % pour l’Italie et 4,6 % pour l’Espagne).
Ces chiffres, issus d’une étude de la CNAM qui a n’a volontairement pas pris en compte les médicaments les plus onéreux comme les chimiothérapies, met en évidence 3 classes thérapeutiques très en pointe sur le ralentissement des volumes consommés en France : les IPP (inhibiteurs de la pompe à protons), les statines et les antidépresseurs. Côté IPP, la France enregistre une croissance annuelle (3,6 %) trois fois moins élevée que l’Espagne ou les Pays-Bas (12,5 % et 12,7 %), et près de cinq fois moins élevée que l’Allemagne ou l’Italie (17,1 %). Dans cette classe thérapeutique, la France passe du 2e au 5e rang en volumes consommés. Pour les statines, la France enregistre une évolution de 4,5 % par an alors que dans des pays comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, la progression annuelle est supérieure à 10 %. Enfin, en matière d’antidépresseurs, la France est le seul des pays analysés à enregistrer une croissance négative des volumes de vente (- 1 % par an). « La maîtrise médicalisée, ça marche », se félicite le Pr Hubert Allemand, médecin-conseil national de la CNAM.
114 euros par habitant chaque année.
Ces bons résultats sont un peu l’arbre qui cache la forêt, reconnaît l’assurance-maladie, qui rappelle que la France reste en tête des dépenses sur les huit classes étudiées, avec 114 euros par habitant et par an. À titre indicatif, sur ces mêmes huit classes, l’Allemagne dépense 70 euros par habitant, l’Italie 90 euros et l’Espagne 94 euros. À cela, une raison, avance la CNAM : la part de prescriptions dans le répertoire des génériques est moins élevée en France que dans les autres pays étudiés. Cette proportion est même en léger recul sur la période 2006-2009. L’assurance-maladie veut donc développer des actions « pour favoriser, lorsque cela est possible, le recours aux médicaments disposant d’un générique ». Au nombre de ces actions, Frédéric van Roekeghem, patron de l’assurance-maladie, compte proposer, dans le cadre des prochaines négociations conventionnelles, « la généralisation de la rémunération sur objectifs de santé publique », en clair, inscrire le CAPI, qui comporte des items relatifs à la prescription dans le répertoire générique, dans la convention.
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