L'hôpital américain de Paris aurait-il accordé des passe-droits sur la vaccination contre le Covid-19 à certains membres de son conseil d'administration et à ses donateurs ? C'est en tout cas ce qu'affirme France Info dans une enquête publiée ce mardi.
Selon la chaîne d'informations, le très chic établissement privé de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) aurait administré durant le mois de janvier le vaccin à une vingtaine de ses « gouverneurs » et donateurs, faisant fi des règles de priorisation fixées par les pouvoirs publics. C'est Bruno Durieux, ancien ministre délégué à la Santé (1990-1992), qui l'affirme. « J'ai été appelé pour me faire vacciner à la médecine du travail de l'hôpital américain le 14 janvier dernier. Je viens de recevoir ma seconde dose début février. Tous les gouverneurs étaient invités à le faire », a déclaré l'ancien responsable de 76 ans à France Info. Or, la campagne de vaccination des plus de 75 ans n'a commencé en France que le 18 janvier.
En plus de la quarantaine de membres du « Conseil des gouverneurs », certains donateurs de l'hôpital ainsi que des membres de leur famille auraient également bénéficié de ces « vaccins coupe-file », écrit France Info.
Vaccination en conformité
Après la publication de cet article, la direction de l'hôpital américain a aussitôt réagi. Elle assure que la campagne de vaccination proposée depuis le 4 janvier dernier est « en conformité avec les directives » de l'agence régionale de santé (ARS). Elle est ainsi proposée « à l'ensemble des personnes intervenant dans l'hôpital âgées de plus de 50 ans (ou souffrant de comorbidités) : médecins, soignants, administratifs, gouverneurs, prestataires de ménage, de sécurité et de restauration, volontaires bénévoles », énumère dans un communiqué la direction de l'établissement francilien.
Interrogé à ce sujet au micro de France Info ce mardi, le ministre de la Santé Olivier Véran a promis d'appeler la direction de l'hôpital américain pour « savoir si les faits sont confirmés ou non ». « S'ils étaient confirmés, je les déplore », a-t-il déclaré. Et le locataire de Ségur de poursuivre : « Nous protégeons les plus fragiles par ordre de priorité quel que soit l'endroit où on se trouve sur le territoire national et quelle que soit sa condition sociale. Je n'accepterais pas qu'il y ait des passe-droits et s'il y en avait ce serait regrettable. Et je le dirais aux intéressés. »
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes