Le transfert de patients et les déprogrammations plutôt qu’un nouveau confinement : c’est le choix du gouvernement pour éviter la saturation des services de réanimation franciliens. « La situation épidémique et sanitaire en Île-de-France nous préoccupe tout particulièrement », a souligné ce jeudi Olivier Véran, en précisant que « toutes les 12 minutes, un Francilien est admis en réanimation ». Le nombre de patients pris en charge en réa a atteint cette semaine le pic de la deuxième vague. « Si le rythme continue à être le même, nous dépasserons 1 500 (patients) à la fin du mois de mars, ce qui correspond à un seuil critique », explique le ministre.
Sur Franceinfo ce vendredi, le président de la CME de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Rémi Salomon, n’a pas caché son inquiétude. Car contrairement au pic de la deuxième vague, « aujourd’hui, le taux d’incidence continue de monter, ce qui est source d’inquiétude », indique-t-il, avec un variant anglais plus contagieux et plus dangereux qui représente désormais 67 % des cas positifs.
Covid-19 en Île-de-France : "Je dirai que la situation est sous contrôle, mais ce qui nous inquiète, c’est que les réanimations sont déjà pleines", dit le Pr Rémi Salomon. "L’ordre a été donné d’aller à 40 % de déprogrammations."
— franceinfo (@franceinfo) March 12, 2021
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Alors que Rémi Salomon évalue déjà les déprogrammations entre 10 à 15 % dans les hôpitaux franciliens, Olivier Véran n’exclut pas qu’elles soient « massives » afin de libérer des lits « qui pourront être mobilisés pour accueillir des patients Covid en réanimation ». « Je suis inquiet », a indiqué de son côté le Dr Benjamin Rossi, infectiologue à l’hôpital Robert Ballanger (Seine-Saint-Denis), ce vendredi sur LCI. « Le flux des patients hospitalisés est moindre, mais les formes graves chez des jeunes qui vont en réanimation restent là, les patients restent longtemps hospitalisés, les réa restent saturées ».
Solutions compliquées
Pour alléger la pression francilienne, le gouvernement envisage, dès ce week-end, « des transferts importants de patients vers les autres régions ». « On parle là de dizaines, voire de centaines de patients qui pourraient être évacués de l’Île-de-France vers d’autres hôpitaux […] du territoire national », a alerté jeudi le ministre de la Santé. Des propos tempérés par le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France, pour qui ces évacuations sanitaires massives « sont très compliquées à mettre en œuvre ».
« Il faut imaginer un patient, avec un pronostic vital engagé dans un service de réanimation, qui a sa famille à côté de l’hôpital, on va expliquer à cette famille : "Écoutez on l’envoie à 600 km parce qu’on n’a pas pris une décision, celle de ne pas confiner l’Île-de-France pendant quatre semaines », a résumé aussi sur Franceinfo le Pr Stéphane Gaudry, du service de réanimation de l’hôpital Avicenne de Bobigny.
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