Le projet DEVA (Déterminants des Intentions de Vaccinations) qu’a piloté de 2013 à 2016 le Pr Luc Martinez, Société française de médecine générale (SFMG), éclaire sur l’attitude des médecins généralistes vis-à-vis de la vaccination contre les HPV, au-delà des croyances des jeunes filles et de leurs familles sur son utilité et sa sécurité.
Pour cette enquête, les médecins étaient placés en six situations de vaccination, contre le tétanos, la grippe, les papillomavirus (HPV), le pneumocoque, la rougeole et la coqueluche. Le taux de refus de réponse aux questions sur la vaccination contre les HPV atteste déjà de la réalité du « problème » rencontré avec les HPV.
Ensuite, si les médecins sont globalement en faveur de la vaccination (avec un score d’engagement de 75 sur 100), ce score tombe à 64 pour le HPV. La traduction de ce moindre engagement ? Lorsque le patient semble réticent, le médecin n’argumente pas et passe rapidement à autre chose. Par ailleurs, quand une prescription de vaccin est faite, il n’en suit pas la réalisation, alors qu’il est beaucoup plus attentif pour les autres vaccinations.
Apprendre en marchant
« Évoquer les relations sexuelles pour des très jeunes paraît tabou », avance le Pr Martinez. La science autorise une relative certitude, mais pour que le geste de vaccination soit effectivement réalisé, il faut beaucoup plus que cela… Et il suggère que les médecins vaccinateurs soient formés à la communication, en une démarche « péripatéticienne », que l’on pourrait traduire par « apprendre en marchant », sur le mode des jeux de rôle que la SFMG organise pour le dépistage du cancer du sein.
Au cours de cet entretien motivationnel, plutôt que d’imposer la vaccination, mieux vaut faire en sorte de révéler les préférences de l’autre, puis de renvoyer la question : qu’est-ce qui vous fait peur ? Et ainsi avancer pour anticiper les difficultés en concluant par un « vous permettez que je vous donne mon point de vue ? ».
L’enjeu est de taille : si le taux de vaccinations atteignait 60 % (objectif fixé par les autorités de santé pour 2019 !), 60 % des verrues génitales disparaîtraient. Plus d’un millier de cancers du col de l’utérus pourraient être évités, près de 500 cancers de l’anus, etc.
Autre outil de prévention insuffisamment employé, le dépistage par le frottis d’éventuelles lésions précancéreuses : aujourd’hui, il n’est réalisé que pour 60 % des femmes concernées.
D’après une conférence de presse de MSD
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