En période d’épidémie, une seule dose du vaccin oral contre le choléra serait une meilleure stratégie pour protéger les populations que de suivre le schéma recommandé à 2 doses, selon des épidémiologistes de la Bloomberg School of Public Health, qui publiaient leur analyse dans « PloS Medecine » ce mardi.
Alors que les stocks disponibles en vaccin sont limités à travers le monde, les chercheurs démontrent à l’aide d’un modèle mathématique que le choix de vacciner le plus de monde possible, le plus rapidement possible, aurait pu éviter de nombreux drames sanitaires par le passé, par exemple en Haïti lors du séisme de 2010, au Zimbabwe en 2008-2009, ou encore en Guinée en 2013.
Les chercheurs concèdent que l’on sait peu de chose sur l’immunité conférée au niveau individuel par une seule dose, ils insistent néanmoins sur le fait qu’une seule dose pourrait améliorer l’immunité de groupe et, ainsi, protéger davantage sur le long cours.
L’expérience-test au Sud Soudan
Par exemple, en Haïti, les chercheurs estiment que si la vaccination avait commencé dans l’année suivant le séisme – quand il y avait assez de vaccins pour couvrir 50 % de la population de Port-au-Prince avec une dose unique par personne (1,05 million de doses) – cette stratégie d’optimisation aurait pu empêcher 78 317 cas de choléra et prévenir 783 décès.
Au Zimbabwe, leurs chiffres sont encore plus saisissants. Si la vaccination à 1 dose avait été commencée dans les 4 premiers mois après la déclaration du 1er cas, une couverture à 50 % de la population (6,7 millions de doses) aurait été suffisante pour éviter 70 854 cas et 3 000 décès.
La logistique du froid pour conserver les doses et l’administration correcte de la 2e dose requiert du temps qui aurait pu être mieux utilisé à vacciner plus de gens. « Quand les réserves de vaccin sont limitées, il y a des décisions difficiles à prendre, résume le Pr Justin Lessler, auteur senior. Cette recherche nous apprend qu’en réponse à une épidémie, une dose vaut mieux que 2. »
Alors qu’une épidémie de choléra sévit actuellement à Juba, la capitale du Sud Soudan, les officiels ont fait le choix de mettre en place la stratégie à une dose, avec 250 000 doses disponibles. Le Pr Lessler et son collègue Andrew Azman, avec d’autres coauteurs de Médecins sans Frontières, comme Rebecca Grais, vont étudier l’expérience de Juba pour voir si les prévisions du modèle mathématique se vérifient dans la vie réelle.
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