À LA CONFÉRENCE AIDS Vaccine 2009 (organisée cette année à Paris par l’ANRS), les chercheurs fondamentalistes sont venus chacun apporter leur pierre à l’édifice complexe nécessaire à mettre en place pour optimiser les stratégies d’élaboration d’un vaccin thérapeutique ou préventif contre le VIH.
Michael Liu (Oxford) voudrait connaître la réponse T qui serait initialement efficace avant que le virus échappe. À défaut de pouvoir savoir ce qui se passe dans les deux heures qui suivent l’acquisition de l’infection, ces chercheurs étudient les sujets dans les premières semaines après l’exposition.
Les contrôleurs d’élite.
Mathias Lichterfeld (Boston) s’intéresse aux « contrôleurs d’élite » comme sont qualifiés par les spécialistes des individus infectés mais qui conservent une charge virale indétectable. L’étude de leurs DC montre qu’elles ont des qualités particulières. Elles présentent des fragments du virus aux cellules immunes et obtiennent une réponse plus efficace que celle des sujets infectés et progresseurs et même que des témoins non infectés. En les regardant de plus près, on s’aperçoit que ces DC sont activées et expriment des marqueurs fonctionnels en relation avec cette propension à induire une réponse efficace.
Toutefois, rappelle Antony Fauci, il faut conserver à l’esprit que les non-progresseurs ont tout de même contracté l’infection, et qu’ils ne peuvent pas apporter les mêmes renseignements que les sujets résistants au VIH.
Le C40, un excellent candidat.
Jacques Buchereau (Dallas, Inserm U899/BIIR), réalise en collaboration avec l’ANRS une étude sur le ciblage des cellules dendritiques par des anticorps spécifiques contre les CD40 humains. Dans l’équipe, Nicolas Loof a réalisé un montage avec des anticorps anti-CD40 recombinants liés à des gènes gag pol et nef du VIH. Il obtient l’induction d’une maturation des cellules dendritiques et une présentation efficace des épitopes du VIH, induisant une forte stimulation des cellules T mémoires spécifiques du VIH. Les résultats ont été enregistrés chez l’animal (souris et primates non humains). Pour ces chercheurs, CD40 représente « un excellent candidat pour un vaccin VIH fondé sur un ciblage des cellules dendritiques. Et une nouvelle méthodologie pour l’approche vaccinale ».
Sylvie Le Gall (Harvard) présente des données suggérant que les épitopes du VIH rencontrés par le système immunitaire peuvent être manipulés de manière à augmenter la production de ceux qui pourraient entraîner une réponse protectrice et à réduire ceux qui ne sont pas utiles (par dégradation cellulaire). Les épitopes immunogènes doivent être fragmentés en petits morceaux et c’est la machinerie cellulaire qui scinde les antigènes viraux que l’équipe étudie. Un travail minutieux, qui doit permettre d’optimiser la présentation des antigènes viraux aux cellules immunitaires pour l’élaboration du vaccin.
Dan Barouch (Boston) présente un vecteur viral prometteur pour optimiser la réponse immunitaire, sous la forme de l’adénovirus Ad26, qui évite une immunité préexistante (écueil rencontré lors d’un essai précédent). Les premiers résultats montrent qu’Ad26 est sûr et induit une bonne immunité à la fois humorale et cellulaire.
La richesse des présentations des chercheurs témoigne de l’activité intense dans le domaine de la recherche de vaccins contre le VIH, même s’il n’y a pas encore de résultats applicables à l’homme à annoncer.
Nous avons en France un bon programme scientifique pour les deux ans qui viennent, témoigne le Pr Delfraissy, directeur de l’ANRS, qui rappelle que deux essais vont être engagés en 2010.
›
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes