Ouvert depuis le 7 avril dernier, le vaccinodrome géré par le CHU et le service départemental d'incendie et de secours, affiche l’objectif ambitieux de 10 000 vaccinations par jour, toujours pas atteint faute de candidats suffisants à la vaccination. Cependant, tout est prêt pour une montée en cadence.
Ainsi, 3 000 étudiants en médecine, santé, pharmacie mais aussi en droit, informatique ou de tous autres horizons, ont été formés depuis le début de la crise par des médecins urgentistes du CHU de Toulouse. Affectueusement surnommés les « pioupious », ils prêtent main-forte au vaccinodrome. « Nous leur dispensons une formation socle en amphi, pour donner ou redonner à chacun des connaissances de base sur la pandémie, le virus, les variants, le fonctionnement des différents vaccins, celui du vaccinodrome, le parcours du patient, la logistique… », décline le Dr Julie Oudet, médecin urgentiste au SAMU de Toulouse, qui a elle-même élaboré et participé à la formation des nouvelles recrues.
« Master pioupiou »
Un second module, pratique, complète l’ensemble. « Il se déroule au sein du vaccinodrome et permet à chaque étudiant de se familiariser avec les différents postes à occuper », décrivent aussi Céline Laroche, étudiante en 5e année de médecine et Alix Carmon, étudiant en 4e année. Eux-mêmes ont suivi tout le cursus jusqu’à être promus au rang de « master pioupiou ». Ils sont désormais référents et supervisent les autres étudiants. « J’ai commencé par aider en répondant au téléphone à la plateforme d’information lancée en mars 2020 par le Samu 31 car je souhaitais avoir une expérience de régulation, raconte Céline Laroche. Ça m’a tellement plu que je me suis de plus en plus impliquée jusqu’à mettre mon stage d’externat en pause pendant un mois pour venir ici. »
L’engouement est le même pour Alix : « J’ai passé pratiquement tout mon temps libre ici ces derniers mois, et avec la majorité des cours suivis en distanciel, c’était un vrai soulagement », décrit-il. Talkie-walkie autour du cou, ils arpentent donc les 4 500 m2 de l’ancien hall 7 du parc des expositions de Toulouse prêts à intervenir au moindre problème. Ils assurent ainsi des vacations de 4 ou 8 heures rémunérées 24 euros/heure.
Un recul de vaccination temporaire ?
À son ouverture le 7 avril dernier, le vaccinodrome de Toulouse affichait 2 500 vaccinations par jour. Mais depuis quelques jours, deux halls (le 7 et le 8) ont été mis à disposition, et l’espace a été « armé » pour administrer 7 500 puis jusqu’à 10 000 vaccins par jour. Quatre-vingts secrétariats ont ainsi été aménagés pour gérer les formalités administratives et soixante-quatre boxes de vaccination, mais tous ne fonctionnent pas encore à plein régime.
Depuis le début de la semaine, un recul du nombre de vaccination a même été constaté. Il est passé de 5 800 vaccinations lundi, à 5 400 mardi et 3 900 mercredi. « Un flottement se fait sentir, reconnaît le Dr Julie Oudet, mais nous sommes confiants, les vaccinations devraient repartir à la hausse grâce à l’instauration de trois semaines de délais entre les deux injections (au lieu de cinq, N.D.L.R.) ».
Pompiers, infirmiers, et secouristes sont également présents sur le site ; même l’armée est là, en renfort pour fluidifier les parcours des patients. « Un parcours dédié aux mineurs a été organisé, et deux internes sont postés en permanence dans la zone post-vaccination, pour intervenir en cas de complications, mais il y en a eu très peu à ce jour », assure le Dr Nicolas Arenes, généraliste et médecin référent du vaccinodrome ce jour-là. « Nous n’avons plus aucun souci d’approvisionnement de vaccins Pfizer, et nous recevrons bientôt du Moderna pour administrer ici des secondes doses », indique le médecin référent. Le premier épisode de canicule de la saison a nécessité quelques adaptations : la salle de préparation des doses a été climatisée et des glacières ont été livrées pour stocker les vaccins devant les boxes de vaccination.
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