Les chirurgiens-dentistes étaient appelés à fermer leur cabinet vendredi et à se rassembler à Paris aux côtés des internes et étudiants pour protester contre une réforme de leurs tarifs, un mois après l'échec de leurs négociations avec l'Assurance-maladie.
« Toute la filière dentaire dit Stop à Marisol Touraine », clament dans un communiqué les trois syndicats de dentistes (FSDL, CNSD et Union dentaire), d'étudiants (UNECD) et d'internes en dentaire (SNIO) auteurs de l'appel à la grève.
La profession est invitée à venir porter ce message lors d'un rassemblement national organisé place Vauban, non loin du ministère de la Santé dans le 7e arrondissement, où étaient espérés plusieurs milliers de manifestants.
Objectif ? Les dentistes souhaitent empêcher la mise en place du règlement arbitral attendu depuis l'échec, le 26 janvier, des négociations tarifaires entre les trois syndicats professionnels et l'Assurance-maladie.
Pendant quatre mois, les négociateurs ont planché sur un avenant à la convention des 37 000 dentistes libéraux censé revaloriser un certain nombre d'actes de base (détartrage, caries), en contrepartie d'un plafonnement des actes liés aux prothèses (couronnes...), plus rémunérateurs pour les professionnels. Un moyen, selon le gouvernement, de diminuer le renoncement aux soins pour raisons financières.
Les conventions en danger ?
L'Assurance-maladie a mis sur la table des revalorisations de 806 millions d'euros sur quatre ans. Cet « effort sans précédent », selon la CNAM est jugé « insuffisant » par les professionnels : au regard des plafonnements proposés pour les prothèses, le gain net s’élèverait au bout du compte à 341 millions d'euros.
Cette manifestation intervient quelques jours avant que le président de chambre honoraire à la Cour des comptes Bertrand Fragonard, désigné comme arbitre, remette ses propositions à la ministre de la Santé le 7 mars. Elle fait suite à une première manifestation qui avait réuni entre 3 000 et 5 000 dentistes à Paris fin janvier.
Deux syndicats de médecins libéraux ont apporté leur soutien aux chirurgiens-dentistes.
Le SML dénonce les « atteintes gravissimes portées au système conventionnel par le gouvernement » : « Désormais, il peut, comme il vient de le faire pour les chirurgiens-dentistes, faire tomber une convention pour punir des syndicats indociles refusant de signer un avenant. Il peut également modifier unilatéralement des tarifs conventionnels pour les baisser, comme il vient de le faire pour les médecins radiologues. »
La FMF critique également durement la politique de Marisol Touraine. « Le gouvernement se gargarise avec le mot prévention mais torpille les actes de prévention qui permettent d'éviter de poser des prothèses ». Selon son président, le Dr Jean-Paul Hamon, « la destruction de l'exercice libéral est en marche. »
L'Union française pour une médecine libre (UFML) avait également appelé à l'union de toutes les professions du soin, du secteur public et du secteur libéral, et à un « grand mouvement pour l'abrogation de la loi de santé ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes