UN VACCIN thérapeutique est en bonne voie dans l’infection par le VIH. La société française InnaVirVax, située au Génopole d’Évry vient d’annoncer le bon profil de tolérance du vaccin VAC-3S observé au cours d’un essai de phase I/IIa chez 24 sujets séropositifs. Si ces résultats sont encourageants, ils n’en restent pas moins préliminaires. « Le vaccin est bien toléré avec une administration en 3 injections, explique le Pr Christine Katlama (Pitié-Salpêtrière), investigateur principal. L’objectif principal de cet essai était de montrer que le vaccin est admistrable à l’homme, c’est chose faite. Il reste maintenant à vérifier l’efficacité du vaccin, c’est-à-dire que notre hypothèse de recherche est bonne ».
3 groupes, 3 doses, 3 injections.
Vingt-quatre patients séropositifs « qui vont bien », dont le taux de CD4 est› 200/mm3 et sous traitement antirétroviral efficace, ont accepté de tester la tolérance du vaccin dans cet essai de phase I/IIa. L’étude a été menée en double aveugle dans deux centres de référence parisiens, la Pitié-Salpêtrière et Cochin. Trois groupes de 8 patients ont été constitués, dont 6 patients recevant le vaccin et 2 le placebo. Les trois dosages testés étaient de 0,1, 1 ou 10 µg. Trois doses étaient administrées dans chaque groupe à 4 semaines d’intervalle.
Missile-antimissile
L’approchede rechercheest originale, puisque le vaccin n’agit pas directement sur le VIH. « Ce n’est pas un vaccin dirigé contre le virus, insiste le Pr Katlama. Les effets sont indirects, puisque VAC-3S vise à préserver les défenses immunitaires ». Les chercheurs sont partis du constat fait dans de grandes cohortes de patients séropositifs. Alors qu’un taux élevé d’anticorps 3S est associé à une baisse moins rapide des CD4, le taux d’Ac anti-3S finit par baisser au fil du temps. « Le virus serait capable d’induire la mort des CD4 sans les infecter via la sécrétion d’une " toxine missile ", poursuit-elle. Les Ac anti3S pourraient être des " anti-missiles ". L’idée du vaccin est de faire en sorte que le virus soit " tenu en laisse ". Il faut bien comprendre que ces anticorps ne sont pas dirigés contre le virus, mais contre un effet nocif du virus. »
Les chercheurs réfléchissent maintenant à la manière dont monter le prochain essai pour évaluer l’efficacité du vaccin. « Des doses supérieures pourraient être testées, suggère le Pr Katlama. Mais la question principale reste bien celle de la définition des populations cibles. » Dans l’hypothèse optimiste où l’effet protecteur immunitaire se confirmerait, le vaccin ne se concevrait de toute façon qu’en complément du traitement conventionnel. « D’autres pistes importantes de recherche sont également en cours, par exemple nous travaillons beaucoup sur les réservoirs viraux dans le service. »
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