La nouvelle a été officialisée mardi 9 octobre. Ce jour-là, au centre hospitalier de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), 116 médecins, dont les 48 membres de la commission médicale d'établissement (CME), ont purement et simplement démissionné de leur fonction administrative dans les différentes commissions (médicale, matériel, gardes et astreintes, lutte contre les infections nosocomiales) de l'établissement. Tous ont écrit et signé un courrier que le président de la CME a remis sur le bureau de la direction. C'est près d'un tiers des personnels médicaux de l'hôpital qui signifie ainsi leur désapprobation. Tous continuerons en revanche leur activité de soins.
En cause, plusieurs décisions controversées de la direction. Parmi celles-ci, le non-remplacement de 42 contrats à durée déterminée au sein de différents services. Mais celle qui agace le plus les médecins, c'est le projet de création d'un nouveau pôle ambulatoire qui coûterait 25 millions d'euros, explique au « Quotidien » le Dr Christian Brice, urgentiste au sein de l'hôpital.
« À côté de cela, aucun autre projet proposé par la communauté médicale n'avance », se désole le praticien encarté à l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF). Dans son service, huit postes ont été supprimés dont celui de l'agent de sécurité chargé de protéger les personnels des violences aux urgences.
Dans la foulée, ce lundi 15 octobre, les assistants de régulation médicale (ARM) du SAMU 22 ont lancé une grève illimitée pour réclamer la création de deux nouveaux postes.
Discussion bloquée
L'objectif de la démission groupée est de « rompre tout lien médico-administratif », explique le Dr Brice qui peste contre le manque d'écoute de la direction. « La transmission se fait de manière verticale et le travail en commission ne sert à rien, alors à quoi bon y siéger ? », s'interroge l'urgentiste. L'agence régionale de santé Bretagne devrait saisir l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) afin de déclencher une enquête pour faire la lumière sur cet événement.
De son côté, la direction a pris acte de la démission des médecins qu'elle attribue à « un contexte de déficit important depuis l'année dernière, situation que l'établissement n'avait pas connue depuis de nombreuses années ». Elle propose ainsi toute la création d'une « plateforme de propositions » pour « faire évoluer le management de l'établissement et relever les enjeux de l'hôpital de demain ».
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