Au Pakistan, le Dr Naushad Valiyani, qui exerce dans une clinique d’Hyderabad, a été arrêté pour blasphème. Son tort, avoir jeté dans une corbeille la carte de visite d’un représentant de la profession appelé Muhammad Faizan, donc nommé comme le prophète. L’homme a dénoncé le médecin, qui est membre de la communauté ismaélienne, une branche de l’Islam chiite. L’affaire aurait dû s’arranger avec les excuses du Dr Valiyani, mais les leaders religieux locaux ont fait pression pour qu’il y ait des poursuites. Et le blasphème est théoriquement passible de la peine de mort. Le Pakistan compte 167 millions d’habitants, dont 3 % seulement ne sont pas musulmans.
Au Sénégal, le cas de l’ophtalmologue Mame Mary Faye est en principe moins grave. Cette ex-militante du parti au pouvoir, qui a été proche du chef de l’État Abdoulaye Wade, a osé affirmer que ce dernier, âgé de 84 ans et candidat pour un troisième mandat, est malade et « dans l’incapacité de continuer à assurer correctement la charge de président », ajoutant qu’en 2012 il sera « médicalement dans l’incapacité totale » de le faire. Elle est donc actuellement jugée « pour actes et manœuvres de nature à troubler l’ordre public et divulgation de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions de la République ».
Le procureur a refusé que l’épouse du chef de l’État et ses enfants, cités par la défense, témoignent. Restent les affirmations du président : « Ma grand-mère a vécu 121 ans. Mon père est mort à 101 ans, en gardant toutes ses facultés mentales. »
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