LE QUOTIDIEN : Avez-vous été consulté au sujet de la mise en place de la surveillance vidéo de Salah Abdeslam ?
Dr MICHEL FIX : En tant que médecin chef, je n’ai pas été consulté par l’administration sur les incidences médicales de la mise en place d’un suivi spécifique pour Mr Sal.. Abd.., détenu particulièrement médiatique et surveillé. Cependant, nous appliquons comme pour toute personne placée en isolement, les articles R.57-7-63 et R.57-7-64 du Code de Procédure Pénale. Une concertation aurait permis très certainement de prévoir tous les aspects de la prise en charge médicale (sur site et en dehors des horaires d’ouverture des unités sanitaires).
Vous évoquez la surveillance avec deux caméras branchées dans la cellule. Je ne me prononcerai pas sur les nécessités sécuritaires jugées importantes par les administrations judiciaires ; par contre, nous restons vigilants sur les problèmes de santé qui pourraient en découler. Les visites au minimum, bihebdomadaires permettront d’apprécier toute modification d’humeur et de comportement.
Quel suivi médical appliquez-vous à son sujet ?
Pour moi et mon équipe, Mr Sal… Abd… est un patient comme les autres, même s’il fait l’objet de mesures de protection draconiennes décidées par les états-majors des divers ministères. Dès son arrivée, il a fait l’objet d’un entretien médical avec le praticien de garde et je l’ai moi-même rencontré concernant un traitement médical prescrit.
À Fleury, le Centre Hospitalier Sud Francilien détache un nombre important de professionnels et de moyens techniques, ainsi nous disposons d’un plateau technique complet qui nous permet d’assurer au sein de l’établissement pénitentiaire des soins de qualité, aussi bien sur les plans physique, addictologique, dentaire, radiologique, et de kinésithérapie. Nous assurons une sécurité médicale permanente, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, avec des praticiens de médecine générale. La prise en charge des patients placés sous main de justice au sein de cet établissement est renforcée par les équipes d’addictologie et psychiatrique.
Tout en étant soumis à une pression hypersécuritaire, nous nous efforçons d’assurer notre mission médicale comme pour toute personne détenue et a fortiori une personne soumise à l’isolement. Nous avons tous conscience, de maintenir un niveau de prise en charge médicale de qualité, nécessaire, pour permettre à ce détenu de comparaître devant la justice dans les meilleurs conditions sanitaires physiques et psychiques.
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