Accès aux soins, renoncement

Trois Français sur quatre mécontents du délai d'attente pour une consultation spécialiste

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Publié le 08/03/2018
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delai attente

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Crédit photo : PHANIE

Envers et contre tout, les Français restent convaincus de la qualité de leur système de santé.

68,5 % d'entre eux le considèrent même « d’excellente qualité », révèle le dernier baromètre MGEN « Confiance et bien-être »*.

Les personnes interrogées craignent néanmoins, à 66,4 %, une atteinte à cette qualité pour des raisons de coûts. « Les citoyens pensent qu’ils disposent d’un bon système de soins, mais sont confrontés à une réalité plus nuancée et dénoncent les dépassements d’honoraires et les déserts médicaux », analyse Roland Berthilier, président du groupe MGEN.

75,5 % des Français considèrent que les temps d’attente pour avoir un rendez-vous chez un spécialiste sont trop importants – les urbains et les chômeurs étant un peu moins concernés. Concernant les admissions à l’hôpital (hors urgences et hors accouchement), 56,5 % se plaignent également de temps d’attente trop longs (contre 49,7 % en 2016). Les déserts médicaux polarisent les Français : si 57,7 % de la population (contre 63 % en 2016) considèrent qu’il y a suffisamment de professionnels de santé, 44 % des ruraux ne partagent pas ce sentiment.

Renoncement aux consultations généralistes

Autre enseignement : l’accès aux soins s’avère plus difficile selon les territoires et la spécialité médicale recherchés. Près de sept Français sur dix estiment que les inégalités d'accès aux soins sont «vraiment importantes » en France. « Dans le détail, les soins dentaires sont le premier type de soins à être reportés pour des raisons financières, suivis par l’ophtalmologie et la santé mentale », alerte Roland Berthilier.

Les consultations de médecins généralistes ne sont pas épargnées : 11,9 % des personnes interrogées ont renoncé à une consultation, soit deux fois plus qu'en 2016 (6,8 %). « Comme pour le généraliste, on observe un doublement de la part de ceux qui renoncent à des médicaments prescrits pour raisons financières. Les femmes sont deux fois plus concernées que les hommes », note Delphine Ancel, de l’Institut Solidaris.

* Réalisée par l’Institut Solidaris en septembre 2017 par téléphone et Internet auprès de 973 Français

 

Elsa Bellanger

Source : Le Quotidien du médecin: 9646