C’est l’une des innovations de la nouvelle convention : la mise en place d’une nouvelle grille tarifaire à quatre niveaux.
Le premier niveau est la consultation de base du généraliste qui va donc passer de 23 à 25 euros. Le deuxième niveau est la consultation coordonnée dans le cadre du parcours de soins qui passe de 28 à 30 euros. Ensuite, les médecins pourront toucher 46 euros pour des consultations « complexes » ou « à fort enjeu de santé publique ». Cela concerne par exemple les consultations pour un diabète gestationnel, un trouble grave du comportement alimentaire, des séquelles lourdes d’un AVC ou une première consultation de contraception et de prévention de maladies sexuellement transmissible chez les filles de 15-18 ans.
Enfin, le quatrième niveau inclura des consultations « très complexes », à 60 euros par exemple, pour annoncer un cancer ou une infection par le VIH-sida puis expliquer le déroulement de la prise en charge. Un généraliste touchera aussi 60 euros lorsqu'il fera une visite à domicile longue chez un patient atteint d'une pathologie neuro-dégénérative comme Alzheimer ou Parkinson.
La CSMF (non signataire de la convention) était favorable à une hiérarchisation de la consultation sur quatre niveaux. « Nous estimons que c’est une bonne chose de rémunérer la consultation en fonction de son contenu avec un système simple et lisible quelque que soit la spécialité du médecin. Mais là, on a bâti un système compliqué qui exclue de nombreuses spécialités avec une hiérarchisation qui réservée aux seuls médecins de secteur I », déplore son président. « C’est une bonne chose de ne pas rémunérer à la même hauteur la consultation d’un individu de 35 ans en bonne santé et juste atteint d’une bronchite avec la consultation d’un patient ayant une pathologie grave ou complexe », souligne Magali Léo du Collectif inter-association sur la santé (CISS). « Mais cette convention instaure une véritable mille-feuille tarifaire. Et je pense que les patients vont encore avoir plus de mal à s’y retrouver dans ces différents tarifs de leur médecin », ajoute-elle.
Trésorier de MG France (signataire), le Dr Gilles Urbjetel réfute pour sa part l’idée que cette convention va rendre encore moins lisible le dispositif tarifaire. « Les généralistes vont avoir 7 ou 8 codes différents pour coter leurs consultations. Ce n’est pas énorme quand on sait que les radiologues utilisent chaque jour une cinquantaine de codes différents. Et on ne fait jamais ce procès de complexité tarifaire pour les spécialités à fort revenus qui sont celles qui utilisent les plus de cotations différentes. »
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