Alors que la vaccination a débuté prioritairement dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), la communauté gériatrique s'alarme des « verrous opérationnels » qui freinent les injections. Pour la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), la bataille contre le Covid-19 doit être menée en urgence « quitte à ce que certaines pauses-déjeuners soient sacrifiées ».
Elle appelle ainsi solennellement « l'ensemble des acteurs » de la chaîne de vaccination « à mettre tout en œuvre et au plus vite pour vacciner massivement nos aînés » et les professionnels qui s’en occupent. La lenteur de la vaccination ne vient pas d'un « problème de stock » ni de volonté politique mais bien d'un « problème de réactivité du personnel sanitaire et de rigidité administrative », estiment les gériatres hospitaliers.
« Chaque jour qui passe sans vacciner, ce sont des morts en plus dans quelques semaines. Notre responsabilité est immense et l’urgence est absolue, poursuivent-ils. Il n’est pas normal que les chaînes d’approvisionnement et de validation soient si lentes. Il nous faut la volonté et la mobilisation sans faille et immédiate de tous. »
La SFGG rappelle également que la vaccination en priorité des personnes de 75 ans et plus a un sens « scientifique, médical, social et républicain », tout comme celle des professionnels à leur contact.
Intérêt de la consultation prévaccinale
Le conseil national professionnel (CNP) de gériatrie, dont fait également partie la SFGG, est dans la même tonalité. La réussite de la campagne de vaccination nécessite « une forte implication de tous les médecins intervenants dans les EHPAD » constate le CNP. Il demande à « l’ensemble de ces professionnels à s’investir le plus activement possible pour assurer dans les jours à venir les consultations pré-vaccinales nécessaires pour passer les commandes ».
L'instance professionnelle défend l'intérêt de la consultation prévaccinale, parfois jugée inutile et chronophage en plein cœur de la polémique sur la lenteur de la vaccination. Conformément au code de déontologie, elle doit permettre de rechercher le consentement de la personne, mais aussi d’apporter à chaque résident l’information « la plus loyale, claire et appropriée sur le bénéfice attendu par la vaccination », indique le CNP.
Vacciner tout l'écosystème EHPAD
Mardi 12 janvier, c'est le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (SYNERPA) qui a appelé à « élargir la vaccination à tout l'écosystème des EHPAD ». Sa déléguée générale Florence Arnaiz-Maumé a souligné la nécessité d'intégrer rapidement les personnels du grand âge dans la campagne alors qu'aujourd'hui seuls les plus de 50 ans y ont accès. « Or, l'âge moyen de nos salariés est de 40 ans », précise la représentante des EHPAD privés.
Florence Arnaiz-Maumé demande aussi aux pouvoirs publics plus de « visibilité » sur la livraison des doses dans les établissements et invite les autorités à déployer une large campagne de communication grand public pour « accompagner et faire la pédagogie du vaccin ».
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