Il y a en France 860 000 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Avec 225 000 nouveaux cas chaque année, 1,3 million de français devraient être atteints par cette maladie en 2020.
Bien souvent, et surtout dans les cas de maladie d`Alzheimer sporadique, il est souvent difficile de dater le début de la maladie puisque les symptômes précoces se confondent avec les premiers signes du vieillissement cérébral normal.
La perte de mémoire est le premier signe clinique de la maladie, mais lorsqu’elle donne l’alerte, la pathologie est installée depuis plusieurs années, évoluant en silence dans le cerveau.
« Pour réussir à prévenir et à traiter la maladie d’Alzheimer, il est crucial de comprendre les cascades moléculaires à l’œuvre dans les stades les plus précoces et leur lien avec l’avancée en âge », souligne le Pr Jean Mariani.
Après sa découverte majeure du rôle de la protéine préséniline-1 dans le dysfonctionnement des connexions synaptiques, qui sous-tend les troubles de la mémoire dans la maladie d’Alzheimer, Jean Mariani et son équipe progressent dans l’analyse des mécanismes d’action de cette protéine de son effet toxique.
En travaillant sur les premiers stades de la maladie d’Alzheimer, ils ont montré que la préséniline, protéine présente dans le cerveau en quantité croissante avec l’âge (chez les personnes saines comme chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer) est néfaste pour la mémoire.
Pour étudier le rôle de la préséniline, protéine dont la mutation est impliquée dans les formes génétiques de la maladie d’Alzheimer qui touche des personnes relativement jeunes, le Pr Jean Mariani et son équipe ont travaillé sur des modèles animaux, des souris transgéniques porteuses de la protéine mutée.
Ils ont montré chez les souris qui expriment la préséniline normale (non mutée) et qui servaient de témoins, une surproduction de préséniline-1 dans l’hippocampe entraînant avec l’âge des anomalies de la plasticité synaptique et donc de la mémoire.
Des études récentes montrent que dans le cerveau des personnes âgées, qu’elles soient ou non atteintes de la maladie d’Alzheimer, le taux de préséniline augmente. Ainsi, lors du vieillissement, la préséniline 1 serait responsable de l’atteinte des fonctions cognitives liées à la mémoire.
Mémoire épisodique.
En parallèle, le dernier projet ambitieux du Pr Jean Mariani et son équipe concerne la mémoire épisodique. Cette mémoire, la plus élaborée, fonctionne sans apprentissage et permet de se souvenir des événements vécus avec leur contexte (date, lieu, état émotionnel). Très fragile, elle est aussi celle qui se détériore le plus tôt dans la Maladie d’Alzheimer.
La mise au point récente d’un test spécifique chez la souris et adapté à l’homme devrait permettre la détection d’anomalies très précoces chez l’homme, ce qui, toutefois, n’exclut pas les tests comportementaux, souligne le Pr Jean Mariani.
Une rencontre avec le Pr Jean Mariani organisée par la Fondation pour la recherche Médicale.
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