Des scientifiques de l'Imperial College London ont identifié une nouvelle souche de Streptococcus pyogenes (Strepto A), qui pourrait expliquer la résurgence de la scarlatine observée depuis 2014 en Angleterre et dans le Pays de Galles, la plus grosse épidémie outre-manche depuis les années 1960.
Mais surtout, cette nouvelle souche plus agressive est associée à l'augmentation des cas graves dus à ce type d'infections bactériennes, des septicémies notamment, indiquent les auteurs dans « The Lancet Infectious Diseases ».
Dans leurs travaux, l'équipe britannique s'est appliquée à caractériser le type de gène emm présent. Les premières analyses n'avaient pas donné grand-chose : les souches aux gènes emm3 et emm4 restaient prédominants en 2014 à Londres.
27 mutations uniques
Mais la situation s'est renversée en 2016 : la souche emm1 est devenue la plus fréquente parmi les angines durant les étés de 2015 et 2016. De plus, les souches emm1 se sont révélées prédominantes parmi les infections invasives à Strepto A en Angleterre et dans le Pays de Galles, représentant 42 % des cas.
Les scientifiques ont observé qu'un clone emm1, appelé M1UK, se dégageait des autres avec 27 mutations uniques. Ce clone est associé à une plus grande production de toxine, l'exotoxine streptococcique pyrogénique A, près de 9 fois supérieure à celle des autres souches emm1.
Pour l'instant limité à la Grande-Bretagne, ce nouveau clone agressif mérite d'être surveillé, indiquent les auteurs. Tous les scénarios sont possibles, de la dissémination à d'autres pays à l'extinction rapide de cette souche outre-manche. Dans un éditorial, le Pr Mark Walker de l'université du Queensland en Australie estime qu'il s'agit « un signal d'alarme important pour la santé publique mondiale ».
N.Lynskey et al. The Lancet Inf. Dis., publié en ligne le 10 septembre 2019.
http://dx.doi.org/10.1016/S1473-3099(19)30446-3
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