Dans quelle mesure les cas asymptomatiques influent-ils sur l'évolution d'une épidémie ? Il semblerait que le phénomène reste marginal, selon une étude en Sierra Leone publiée dans « The Lancet Infectious Diseases ».
En utilisant un test non invasif hautement spécifique et sensible, les chercheurs dirigés par le Pr Judith Glynn, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, montrent en population que les cas asymptomatiques, la plupart hautement exposés, comptent pour moins de 2,6 % de l'ensemble des infections au virus Ebola.
Une contribution très limitée à l'immunité de groupe
C'est une information importante, - jusque-là peu décrite et sujette à des variations importantes (prévalence entre 1 % et 46 % dans les foyers) -, qui fait conclure aux auteurs que « les cas asymptomatiques contribuent peu à l'immunité de groupe, et même infectants, entraîneraient peu de transmissions », contrairement à ce qu'on aurait pu craindre. L'existence de ces cas avait été évoquée pour expliquer l'émergence de nouvelles chaînes de transmission.
Les chercheurs ont mené leur étude en population en Sierra Leone dans le centre Kerry Town, où les membres des foyers abritant un survivant Ebola ont été dépistés à l'aide d'un nouveau test oral recherchant les IgG.
Des questions en suspens
Au total, 933 sujets ont été testés, 527 membres du foyer, 168 survivants et 238 décès. Chez les 339 contrôles, le test s'est révélé négatif dans la totalité des cas. À l'inverse, 12 % des contacts paucisymptomatiques mais non diagnostiqués étaient séropositifs. Dans ces contacts ayant rencontré le virus Ebola, les infections asymptomatiques étaient responsables de 2,3 % de l'ensemble des infections, et les infections symptomatiques non diagnostiquées de 2,6 %.
Si les chercheurs concluent au faible impact des infections asymptomatiques dans l'immunité de groupe, l'équipe souligne que l'on ne peut rien dire de l'infectivité de ces cas asymptomatiques et encore moins d'un portage à long terme, comme les survivants.
« La faible proportion des cas asymptomatiques est rassurante parce que ces transmissions seraient difficiles à prévenir », indiquent-ils. Des questions restent en suspens, notamment pourquoi des sujets échappent à l'infection ou à la maladie malgré une forte exposition, et si des sujets asymptomatiques seront protégés en cas de futures épidémies.
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