Un vaccin contre les maladies inflammatoires chroniques testé avec succès chez des souris

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Publié le 13/12/2019

Crédit photo : PHANIE

Une équipe internationale de chercheurs a développé un vaccin contre les maladies inflammatoires chroniques : testé chez la souris, il a permis de prévenir l'apparition de l'inflammation intestinale et de l'obésité. Ces travaux sont publiés dans « Nature Communications ».

« L'intestin est protégé à sa surface par un mucus stérile. Lorsque le microbiote est déséquilibré, des bactéries exprimant la protéine flagelline parviennent à pénétrer ce mucus et entraînent une inflammation », indique au « Quotidien » Benoît Chassaing, chercheur INSERM et co-auteur de l'étude.

Des souris protégées de l'inflammation

Pour prévenir cette inflammation, les chercheurs ont développé une technique d'immunisation basée sur des injections répétées de flagelline par voie péritonéale. L'administration de flagelline purifiée a entraîné chez des souris une augmentation de la production des anticorps anti-flagelline, sans entraîner d'effets indésirables.

Les chercheurs ont ensuite tenté, par un protocole spécifique, d'induire une inflammation intestinale chez des souris. Alors que les souris non immunisées ont effectivement développé une inflammation, celles qui avaient reçu les injections semblaient protégées.

« Le fait d'avoir inhibé l'expression de la flagelline par les bactéries permet au mucus intestinal de rester stérile, et ainsi de protéger les souris de l'inflammation », explique Benoît Chassaing.

L'immunisation permet aussi de protéger des dérégulations métaboliques, type obésité ou diabète de type 2. Contrairement aux souris non immunisées, celles qui avaient reçu les injections de flagelline ne développaient pas ces maladies lorsqu'elles étaient soumises à un régime riche en graisses.

Traiter la cause

Toutefois, et c'est une des limites de l'étude, souligne Benoît Chassaing, cette immunisation n'est pas spécifique, puisque tout l'organisme est ciblé. « Nous travaillons à développer un système de nanoparticules qui permettraient de cibler uniquement le mucus intestinal », note le chercheur. Avant de tester ce vaccin chez l'homme, les populations de patients à qui il pourrait bénéficier devront par ailleurs être identifiées.

Les chercheurs s'intéressent également au potentiel curatif de cette vaccination : « ce type d'approche pourrait permettre de traiter directement la cause, et non plus seulement les symptômes », avance Benoît Chassaing.


Source : lequotidiendumedecin.fr