Le 12 janvier 2010, Haïti était frappé par un séisme dévastateur faisant 200 000 morts, 300 000 blessés et 2,3 millions de déplacés. Cinq après, les associations Médecins du monde (MdM), Action contre la faim et l’Unicef font le point sur la situation du pays, toujours en état de reconstruction. Les équipes de MdM ont participé à 580 000 consultations dont 800 actes chirurgicaux. Ils ont également consolidé le système de santé en assurant des formations auprès du personnel de santé haïtien et en fournissant du matériel médical. Beaucoup de progrès sont à noter dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la protection des enfants. La mortalité a diminué chez les moins de 5 ans, la prévalence des enfants présentant une insuffisance pondérale a été réduite de moitié, les femmes sont de plus en plus protégées contre le tétanos néonatal, les installations sanitaires ont nettement été améliorées et le nombre d’enfants scolarisé a augmenté.
6 % de la population toujours en situation d’insécurité alimentaire
Malgré les efforts accomplis, le système de santé reste fragile et les associations ont essuyé plusieurs épidémies de choléra, tuant 8 903 personnes entre 2010 et 2014 (700 000 cas recensés). L’association Médecins du monde s’est installée dans neuf régions parfois très isolées où des cliniques mobiles ont été mises en place. « La stratégie employée consiste à transférer les compétences de prise en charge des cas de choléra dans les centres de santé publics. Cela a permis de renforcer le dispositif de surveillance épidémiologique et les systèmes d’alerte précoces ; nous avons obtenu des résultats très encourageants », précise Charlotte Berthier, responsable de desk pour la mission Haïti à MdM-France. Les cas de choléra, par exemple, sont en nette diminution.
Près de 6 % des Haïtiens sont encore considérés en situation d’insécurité alimentaire chronique (soit 600 000 personnes) et 30 % en insécurité alimentaire modérée, extrêmement vulnérables à tout choc externe.
« La reconstruction d’Haïti après le séisme n’est pas seulement la reconstruction physique des zones touchées comme Port-au-Prince. Elle implique aussi celle des institutions étatiques, mais aussi de son économie, des systèmes d’approvisionnement en eau, hygiène et assainissement, de santé, ou d’éducation… Pour que cette reconstruction soit pérenne et soulage effectivement les Haïtiens, il faut s’attaquer aux causes structurelles qui pèsent sur le pays depuis des décennies, ces problèmes chroniques qui sont régulièrement aggravés par des crises ponctuelles et maintiennent les familles les plus fragiles dans un état de vulnérabilité permanent », explique Hélène Queau, directrice pays pour la mission Action contre la faim à Haïti.
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