Alors que le ministre de la Santé vient de déclencher le plan Orsan Epi-Clim pour répondre à l'épidémie actuelle de bronchiolite, la plus virulente depuis 10 ans, la direction générale de la santé (DGS) rappelle les gestes de prévention à faire adopter pour protéger les enfants et la conduite à tenir en cas de maladie.
« La bronchiolite est une infection respiratoire d’origine virale (notamment virus VRS mais aussi rhinovirus ou metapneumovirus) qui se caractérise par un épisode de gêne respiratoire : toux, respiration rapide et sifflante », rappelle la DGS. Avant l’âge de deux ans, plus de 90 % des enfants auront contracté une infection due à ce virus, sans aucune conséquence dans l’immense majorité des cas.
Gestes barrières
La DGS rappelle les conseils à donner aux parents de nourrissons : limiter les visites au cercle des adultes très proches et non malades, et seulement à partir de 3 mois - sans bisous, ni passage de bras en bras ; se laver les mains avant et après contact avec le bébé (notamment au moment du change, de la tétée, du biberon ou du repas) ; laver régulièrement les jouets et doudous ; porter un masque en cas de rhume, de toux ou de fièvre, et en faire porter un aux visiteurs en présence du nourrisson. Si le reste de la fratrie présente des symptômes d’infection virale même modérés, il convient de les tenir à l’écart du bébé à la phase aiguë de leur infection.
Il faut préconiser d'aérer quotidiennement au moins 10 minutes par jour le lieu de vie de l’enfant, en particulier la chambre où il dort, et éviter de fumer à l'intérieur du domicile. Enfin, il est recommandé d'éviter les réunions de famille, les lieux très fréquentés et clos et d'éviter l’entrée en collectivité (crèches, garderies…) avant l'âge de 3 mois.
Consulter le médecin traitant, en priorité
Lorsque l'enfant est malade, la DGS invite les parents à se tourner en priorité vers leur médecin traitant. Il est recommandé de ne pas se rendre directement aux urgences et d’appeler le 15 avant de se déplacer - voire SOS médecins ou les réseaux bronchiolite présents dans certains départements.
La majorité des bronchiolites est bénigne et guérit spontanément. Comme il n'existe pas d'antivirus spécifique, que les antitussifs, expectorants et fluidifiants sont contre-indiqués chez les moins de 2 ans et que les antibiotiques sont inutiles (l'infection étant virale), les consignes de soin reposent essentiellement sur la fragmentation de l’alimentation, la réhydratation, le nettoyage et désencombrement régulier du nez et l'aération de l’espace intérieur. En dehors de certaines situations évaluées par le médecin, la kinésithérapie respiratoire n’est plus recommandée par la Haute Autorité de santé depuis novembre 2019.
Les symptômes étant susceptibles de s’aggraver au cours des premiers jours, puis de s’améliorer progressivement, le médecin traitant doit expliquer aux parents comment surveiller leur évolution.
Critères d'hospitalisation
Une hospitalisation peut être nécessaire lorsque l'enfant a moins de six semaines, qu'il s'agit d'un ancien prématuré de moins de trois mois, qu'il a déjà une maladie respiratoire ou cardiaque identifiée, qu'il boit moins de la moitié de ses biberons à trois repas consécutifs, qu'il vomit systématiquement, ou dort en permanence, ou au contraire, pleure de manière inhabituelle et ne peut s’endormir.
Près de 6 900 enfants de moins de deux ans sont passés aux urgences pour bronchiolite en métropole du 31 octobre au 6 novembre, une hausse hebdomadaire de 7 % - bien moindre toutefois que l'augmentation de la semaine précédente (+47 %). Quelque 2 337 enfants ont finalement été hospitalisés.
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