Bruno Le Maire s'est lancé à son tour dans la primaire à droite face aux ténors de son parti, Alain Juppé et François Fillon, mais aussi Nicolas Sarkozy, candidat encore non déclaré.
Dans « Ne vous résignez pas* », ouvrage qui résonne comme un programme présidentiel, l'ancien ministre de l'Agriculture trace son sillon et se démarque parfois radicalement de ses concurrents. Les 300 déplacements effectués ces quatre dernières années ont affermi une conviction : l'emploi est la priorité numéro un des Français. En 2007, Nicolas Sarkozy invitait chacun à travailler plus pour gagner plus. « Désormais, le défi est que chacun travaille tout court », clame le député de l'Eure de 46 ans.
Au fil des pages, le candidat libéral explique comment il entend relancer l'économie, y compris dans le secteur de la santé. Il fustige sans surprise le dogme des 35 heures « qui a tué la liberté de travailler en France ». Tous les directeurs des établissements publics doivent selon lui pouvoir ouvrir des négociations pour adapter la durée du temps de travail. Il veut au passage rétablir le jour de carence dans la fonction publique, accusé d'accroître l'absentéisme et supprimé par la gauche.
Clin d'œil aux médecins libéraux, Bruno Le Maire réaffirme son opposition totale au tiers payant généralisé. Il refuse la « gratuité générale des soins », une « irresponsabilité qui tuera la solidarité ».
Un programme sans AME
Pour redresser les comptes sociaux, l'énarque veut réexaminer les soins qui relèvent de la solidarité nationale et il appelle à des choix clairs. « Nous ne pouvons plus laisser faire le patient qui abuse des prescriptions médicales, des examens et des médicaments. Nous ne pouvons plus rembourser les consultations pour un mal sans gravité aux services des urgences des hôpitaux. » Il est indispensable, affirme-t-il, de ne plus « jeter l'argent public par les fenêtres en remboursant à tout-va et sans contrôle les soins de confort ».
Adepte d'un discours droitier, il invite à « fermer les vannes des dépenses sociales inutiles ou accessoires ». La lutte contre la fraude sociale doit selon lui devenir un « principe absolu ». « En France, le social a tué la solidarité », assène-t-il.
L'ancien ministre suggère également de « ne plus laisser filer les dépenses de l'aide médicale d'État au bénéfice des immigrés en situation irrégulière ». Il propose de remplacer l'AME par une aide « pour dispenser les soins les plus urgents et éviter la propagation des maladies contagieuses, avec une franchise. »
Au-delà de ses leçons de maîtrise des dépenses, le candidat qui joue la carte de la modernité veut perpétuer « l'esprit de conquête » dans l'innovation en santé. Il met ainsi en avant les progrès français en imagerie médicale, la robotisation des interventions ou le premier cœur artificiel autonome Carmat. « Tournons le dos à une France en lustrine pour construire une France qui se retrousse les manches, qui travaille et qui crée », conclut-il.
* « Ne vous résignez pas », aux éditions Albin Michel, 205 pages, 10 euros
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