Après un quinquennat ponctué par le mariage pour tous et la loi Leonetti Claeys sur la fin de vie, les candidats à la primaire à gauche n'ont pas manqué de reprendre le flambeau des questions sociétales dans lesquelles les médecins jouent un rôle de premier ordre. Ils ont également placé sous les projecteurs la question de la légalisation du cannabis.
Si à droite ces thèmes avaient été délaissés lors de sa primaire – ou abordés le cas échéant sous l'angle restrictif ou sécuritaire – il se dessine un consensus relatif à gauche pour légaliser le cannabis, ouvrir l'assistance médicale à la procréation (AMP) aux femmes célibataires ou en couple homosexuel, et aller plus loin dans les droits des malades à mourir.
Manuel Valls se démarque en jouant la prudence. L'ancien Premier ministre se garde de prendre position sur l'AMP et la fin de vie : s'il « assume l'ouverture » de débats autour de ces « grands enjeux bioéthiques » via des conférences de consensus, il délègue à la représentation nationale le soin de trancher. Sur le cannabis, il se positionne résolument contre toute dépénalisation et légalisation. « Il faut des interdits dans une société, il faut des règles », a-t-il déclaré.
Sur les sujets de société, Arnaud Montebourg sort du lot en s'accrochant souvent à ses lunettes d'économiste. Son programme ne dit rien sur la fin de vie… mais beaucoup sur le financement des EHPAD. Le cannabis ? « Inutile qu'une élection se déroule autour d'un sujet d'une telle nature », estime-t-il, tout en se prononçant contre la légalisation.
Benoît Hamon, Sylvia Pinel, Vincent Peillon et Jean-Luc Bennahmias, s'accordent pour demander l'ouverture de l'AMP à toutes les femmes. L'écologiste François de Rugy joue les francs-tireurs en proposant la légalisation encadrée de la gestation pour autrui, ignorée ou sévèrement dénoncée par les autres candidats.
Les différences autour de la fin de vie se jouent sur la position du curseur. Si Jean-Luc Bennahmias souhaite s'en tenir à la loi du 2 février 2016, Benoît Hamon et Vincent Peillon défendent une aide médicale à mourir. Sylvia Pinel, en cohérence avec les Radicaux de gauche, réclame l'euthanasie, assortie d'un comité d'éthique médicale, tout comme François de Rugy, qui pousse jusqu'au suicide assisté.
La primaire de la gauche laisse enfin poindre quelques thèmes mineurs, mais sans en débattre, comme l'environnement (Benoît Hamon propose l'interdiction des pesticides dangereux et des perturbateurs endocriniens, De Rugy propose une loi santé-environnement, Valls l'érige en grande cause nationale), ou la souffrance au travail (reconnaissance des maladies psychiques liées au travail pour Hamon, télétravail pour Montebourg).
Voir notre comparatif des programmes des candidats à la primaire de gauche
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