Cinq ans après le Grenelle de l’environnement, la conférence environnementale, instaurée par François Hollande, a permis d’établir la nouvelle « feuille de route » écologique française visant notamment à rompre avec le « tout nucléaire » et le « tout pétrole ».
« On commence à prendre les choses par le bon bout de la lorgnette », s’est réjoui l’écologiste Nicolas Hulot à l’issue du discours du Premier ministre Jean-Marc Ayrault en clôture de deux jours de tables rondes thématiques rassemblant 14 ministres et 300 élus et représentants d’ONG, employeurs et salariés. Laurence Parisot, présidente du Medef, a également qualifié la conférence d’« intéressante et utile ».
10 ans pour la qualité de l’air
Le chef de l’État a clarifié la date de fermeture de Fessenheim (fin 2016) et a donné des gages aux opposants aux gaz de schiste. Le débat, visant à définir une stratégie pour réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025 (de 75 % à 50 %) et développer les énergies renouvelables, doit déboucher à la mi-2013 sur une loi. En matière de transports, le Premier ministre a fixé aux chercheurs et aux industriels l’objectif de disposer dans 10 ans de véhicules consommant 2 litres d’essence aux 100 km, « soit un niveau quatre fois plus faible que la moyenne du parc automobile actuel ».
« C’est ainsi que nous diminuerons notre consommation d’hydrocarbures et que nous en réduirons l’impact sur la santé publique », a estimé Jean-Marc Ayrault, alors que la France est sous la menace de sanctions européennes en raison de dépassements chroniques des normes de qualité de l’air.
Les perturbateurs endocriniens sous estimés
Le gouvernement a également indiqué qu’il soutenait la loi du député Gérard Bapt pour interdire le bisphénol A (BPA) dans les contenants alimentaires. Votée en 2011 à l’Assemblée, la proposition de loi doit passer au Sénat le 15 octobre. Le développement de substituts du BPA est en cours comme le montrent les récents travaux de chercheurs de l’INSERM et du CNRS à Montpellier.
Toutefois, le Rassemblement pour la planète, mouvement qui rassemble une cinquantaine d’ONG dont le Réseau environnement santé (RES), a regretté que le principe d’une loi sur les perturbateurs endocriniens ait été ignoré. « Alors que le bilan pour les tables rondes énergie et biodiversité est salué d’une façon générale comme la mise en œuvre concrète de la transition écologique dans ces domaines, le bilan de la table ronde santé-environnement s’avère franchement décevant », estime André Cicolella, président du RES. Il regrette notamment qu’aucune « initiative sérieuse » en matière de recherche n’ait été faite. « L’explosion des dépenses de santé qui trouve son origine dans la croissance des maladies chroniques obligera tôt ou tard à changer de politique », conclut-il.
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