François Hollande a reçu lundi les familles des victimes des attentats du 13 novembre. Elles estiment avoir attendu trop longtemps pour pouvoir s'adresser au chef de l'État ; les points de vue des diverses associations sont parfois très différents : les unes souhaitent un dialogue avec l'islam pour apaiser les tensions, les autres veulent que le gouvernement leur présente un plan d'action contre le radicalisme islamiste.
Un point fait consensus : tout faire pour que les attentats ne se reproduisent plus. Beaucoup de questions posées au président de la République portaient sur la nécessité d'éliminer Daech. Le gouvernement s'y emploie mais ne saurait cacher que l'entreprise, européenne par nature, prendra beaucoup de temps, un temps que les terroristes mettent à profit pour poursuivre leurs forfaits. François Hollande n'a donc pas les réponses que ses interlocuteurs auraient voulu entendre, mais on dira à sa décharge que n'importe quel gouvernement serait tout autant contraint à la patience. À noter en outre que les djihadistes peuvent changer de tactique : à Bruxelles, ils ont opté pour les bombes, après avoir privilégié la kalachnikov à Paris.
Un début de prise de contrôle
Le recours contre une reprise des attentats passe par une Europe de la sécurité, qui dépend elle-même de l'adoption d'un NPR (national passenger record), dont l'objectif est de contrôler tous les voyageurs. Mais aussi dans une vigilance extrême, qui demande des moyens dont nous ne devons pas être avares. Car aussi exigeantes que soient les familles des victimes, aussi ténu que soit leur espoir d'un retour complet à la sécurité, il faut que la société française se protège de façon efficace, d'autant que, sur ce point, les opinions convergent.
Si l'interpellation d'Abdeslam est un succès, l'arrestation prochaine de certains de ses complices, notamment ceux qui sont déjà identifiés, confirmera que l'Europe commence à prendre le contrôle d'une situation que la multiplicité des cellules terroristes rend pour le moins confuse et riche de périls. En même temps, les attentats de Bruxelles ont démontré que le risque zéro n'existe pas. Dans tous les aéroports, les passagers descendent d'un moyen de transport qui ne peut pas être contrôlé. S'ils sont porteurs de bombes, ils peuvent les faire exploser avant même de passer sous un portique. Les attaques contre Bruxelles ont plongé la capitale belge dans le chaos : communications coupées, circulation bloquée, personnels confinés dans leurs bureaux. Le pouvoir de destruction et de nuisance du terrorisme est illimité.
La capacité de nos sociétés à absorber le malheur n'est plus à démontrer. Il suffit de se rappeler le 11 septembre aux Etats-Unis et les attentats de Grande-Bretagne ou d'Espagne. Mais nous devons tous nous convaincre que nous ne sommes plus en temps de paix et que cette guerre qui nous est livrée est dirigée non pas contre des militaires mais contre des civils. C'est sans nul doute ce qui en fait toute l'abjection, le terrorisme islamiste s'étant fait une spécialité de s'attaquer en Europe à des gens sans défense et dont il ne craint aucune riposte immédiate.
Aussi bien faut-il que, dans le consensus national contre le terrorisme, s'inscrive l'idée centrale qu'il n'y a pas de nécessité à situer nos propres responsabilités dans ce qui nous arrive aujourd'hui. On peut certes décrire des mécanismes historiques qui ont créé du ressentiment à notre égard dans le monde arabo-musulman. Mais l'islamisme n'est que le canevas d'un plan de conquête du pouvoir et de domination des autres peuples. Face au fanatisme, à la cruauté pure, à une haine irrépressible, nous n'avons pas le temps de convaincre nos ennemis. Nous devons les combattre tout de suite et les battre le plus tôt possible.
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