Y aura-t-il un 4e plan Alzheimer ? Avant samedi 21 septembre, journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, difficile d’affirmer quoique ce soit. La ministre en charge des personnes âgées Michèle Delaunay inaugurera ce vendredi le village Alzheimer installé par l’Association France Alzheimer place de la Bastille à Paris. Mais si annonce il y a, elle ne viendra que de l’Élysée. Or les agendas de la ministre de la Santé Marisol Touraine et du président de la République restent muets à ce sujet.
Le précédent plan Alzheimer lancé en 2008 par Nicolas Sarkozy et prolongé lors de la précédente journée mondiale en 2012 par François Hollande, s’est achevé en juin 2013, avec la publication des conclusions de la mission d’évaluation pilotée par le Pr Joël Ankri (gériatre à l’hôpital Sainte Périne - Chardon Lagache - Rossini, AP-HP) et le Dr Christine Van Broeckhoven (directrice du département de génétique moléculaire à l’université d’Anvers). « Ce troisième plan était un plan ambitieux (financé à hauteur de 1,6 milliard d’euros, N.D.L.R.), bien conçu, développant des actions à tous les niveaux, du médico-social à la recherche, en passant par l’éthique, cherchant à améliorer la qualité de la prise en charge et à fédérer les efforts de recherche » avait salué les experts, qui avaient aussi loué la coordination des actions grâce à une « gouvernance au plus haut niveau ».
Le Pr Ankri et le Dr Van Broeckhoven émettaient 56 recommandations et demandaient fermement la poursuite d’une action publique à l’égard des malades, à travers un nouveau plan élargi à certaines maladies cérébrales. Les médecins estimaient nécessaire de renforcer l’aide à domicile, afin d’améliorer l’intégration des malades dans la cité, de développer le dispositif de diagnostic et d’expertise, et surtout d’intensifier la recherche. Ils s’inquiétaient aussi du silence du plan sur la question de la fin de vie.
Silence radio.
France Alzheimer partage en majeure partie ces constats à l’exception des conclusions de la mission sur les aidants qu’elle souhaite, elle, davantage former. L’association a déjà préparé sa propre contribution à la préparation d’un 4e plan, avec comme priorité le lancement d’une grande campagne nationale d’information pour développer le diagnostic précoce et favoriser l’aide et l’accompagnement des personnes atteintes d’Alzheimer. Elle demande aussi le développement des structures de répit et d’accueil de jour et le doublement du plafond de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Les attentes sont grandes aussi à l’égard de la future loi autonomie : en France, sur 1,2 million de personnes dépendantes, 850 000 sont touchées par l’Alzheimer.
Mais la présidente de France Alzheimer Marie-Odile Desana reste dubitative, à quelques jours de la journée mondiale : « Depuis juin, nous n’avons reçu aucune information, c’est silence radio. La question du financement n’est jamais à l’ordre du jour. Si c’est pour nous annoncer la formation de groupes de travail, ou un pilotage par les cabinets ministériels, nous le savons déjà. Nous attendons d’autres annonces ».
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