La dyspnée constitue aujourd’hui une source majeure de handicap, qui limite l’activité des patients et détériore de manière considérable leur qualité de vie. C’est aussi le symptôme « unificateur » des maladies respiratoires, en particulier la BPCO, mais le maître symptôme de nombreuses maladies cardiaques chroniques ou neuromusculaires. Mais bien souvent, cet essoufflement reste sous-diagnostiqué, le patient adaptant son activité pour ne pas y être confronté.
La démarche diagnostique va démarrer avec l’interrogatoire qui devra permettre de préciser l’ancienneté, les circonstances et les facteurs de survenue de la dyspnée ainsi que les signes associés (toux, douleur thoracique…). L’examen clinique, ensuite, doit rechercher des signes d’insuffisance respiratoire chronique, de dysfonction diaphragmatique, des anomalies auscultatoires pulmonaires, des signes d’insuffisance cardiaque ainsi que des arguments en faveur d’une pathologie thromboembolique.
Le bilan de première intention doit inclure un dosage de l’hémoglobine, une radiographie thoracique, un ECG et une échographie cardiaque transthoracique ainsi que plusieurs explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) : une spirométrie, une pléthysmographie, un test de réversibilité, une mesure de la capacité de transfert du monoxyde de carbone, une gazométrie artérielle. Les examens de seconde intention seront orientés par le premier bilan. Devant un syndrome obstructif (ou restrictif) ou devant une atteinte de la membrane alvéolocapillaire, il est indiqué de faire un scanner thoracique pour rechercher une pathologique bronchique interstitielle. Une épreuve d’effort métabolique doit également être demandée afin de rechercher une limitation cardiaque, respiratoire, musculaire ou vasculaire et, ainsi, déterminer le mécanisme de la dyspnée. L’évolution de la dyspnée est majeure car elle va permettre d’apprécier la sévérité de l’atteinte et d’orienter le traitement.
Celui-ci consiste avant tout à optimiser le traitement de la pathologie sous-jacente. Ensuite, face à une dyspnée réfractaire dans les pathologies cardiorespiratoires terminales, il est recommandé de délivrer de la morphine par voie parentérale ou entérale.
Sinon, les anxiolytiques n’ont pas révélé d’efficacité sur la dyspnée et peuvent se révéler dangereux. L’efficacité de l’oxygène est discutée. Et sa prescription au long cours doit être réservée aux patients atteints de pathologies respiratoires ou cardiovasculaires chroniques compliquées d’hypoxémie en respectant la réglementation en vigueur. Enfin, la réhabilitation respiratoire est la prise en charge thérapeutique ayant montré le plus grand bénéfice sur la dyspnée des patients BPCO, en permettant leur reconditionnement à l’exercice et en améliorant les performances musculaires périphériques et inspiratoires.
D’après un article de la Dr Capucine Morélot-Panzini (GH Pitié-Salpêtrière-Charles Foix) dans PneumoMG, octobre 2014, numéro 2
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