L’accès à l’eau portable et à des sanitaires est crucial pour atteindre plusieurs objectifs du millénaire pour le développement (OMD) : la réduction de la pauvreté et de la faim, la lutte contre la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle, le combat contre les maladies infectieuses, la construction d’un environnement humain durable.
Entre 1990 et 2012, 2,3 milliards de personnes ont eu accès à l’eau potable, ce qui a notamment permis d’abaisser le nombre de décès d’enfants des suites d’une diarrhée de 1,5 million à600 000.
Dix pays les plus touchés
Mais le combat est loin d’être remporté. Encore 2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à des équipements sanitaires basiques et un milliard défèquent en plein air, en très grande majorité (90 %) dans les zones rurales, alerte l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son troisième rapport sur l’accès à l’eau potable et aux sanitaires, publié aujourd’hui, journée mondiale des toilettes. Quelque 748 millions de personnes sont toujours privées d’eau potable et 1,8 milliard consomment une eau contaminée par des matières fécales.
Le phénomène est concentré dans 10 pays : l’Inde (où 597 millions de personnes déféqueraient en plein air), l’Indonésie, le Pakistan, le Népal, et la Chine (10 millions), et, en Afrique, le Nigeria (39 millions), l’Éthiopie, le Soudan, le Niger, et le Mozambique (10 millions).
« Il est temps d’agir (...) nous ne connaissons pas encore quel sera l’agenda pour le développement durable après 2015 mais nous savons que l’eau et les sanitaires doivent être des priorités claires si nous voulons créer un futur qui permettra à chacun de bénéficier d’une vie saine, digne et prospère », a souligné Michel Jarraud, responsable de l’eau à l’ONU et secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale.
Une prise de conscience mais un manque de fonds
Les deux tiers des 94 pays analysés dans le rapport de l’OMS reconnaissent dans leur législation l’accès à l’eau et aux sanitaires comme un droit humain universel. Et 80 % affichent des politiques publiques incluant les plus démunis. L’aide internationale a augmenté de 30 % entre 2010 et 2012, passant de 8,3 milliards de dollars à10,9 milliards.
Néanmoins un fossé existe entre les aspirations affichées par les pays et la réalité marquée par l’absence de mesures concrètes et l’insuffisance des fonds. Moins d’un quart des pays ont mis en place des politiques financées et évaluées. Moins de la moitié a un pilotage des actions fondé sur des indicateurs et portés par des services chargés de remonter les données aux autorités compétentes, afin de cibler les priorités.
L’OMS dénonce aussi l’absence d’attention portée à l’hygiène à l’école et tire la sonnette d’alarme alors que le virus Ebola poursuit son avancée meurtrière en Afrique de l’Ouest. L’instance internationale souligne enfin la persistance des inégalités et l’insuffisante prise en compte des zones rurales, qui ne reçoivent que 10 % des financements internationaux.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque