La fin officielle de l’épidémie au Mali a été annoncée dimanche soir à Bamako par le ministre malien de la Santé, Ousmane Koné, et le chef de la Mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER), le Dr Ibrahim Socé Fall. « Depuis le 6 décembre 2014, date à laquelle le dernier malade » traité à Bamako « a été testé négatif, aucun autre cas confirmé » n’a été enregistré au Mali. Cette période de « 42 jours de surveillance sans cas confirmés » permet d’affirmer que le Mali est « sorti de cet épisode d’épidémie », a souligné le Dr Fall. Selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la propagation du virus Ebola « peut être déclarée terminée lorsque 42 jours se sont écoulés sans qu’aucun nouveau cas ne soit enregistré ».
Le premier cas d’Ebola enregistré au Mali a été annoncé le 23 octobre. La patiente, une fillette de deux ans venue de la Guinée voisine, est morte le 24 octobre, sans entraîner de contamination. Le virus a ensuite été réintroduit dans le pays par un autre patient en provenance Guinée, un imam de 70 ans, qui a contaminé directement ou indirectement sept personnes, dont cinq sont mortes.
Le Mali est le troisième pays d’Afrique de l’Ouest touché par l’épidémie actuelle partie de Guinée en décembre 2013 après le Sénégal le 17 octobre (cas unique, guéri) et le Nigeria le 20 octobre (20 cas dont huit morts). Le dernier bilan de l’OMS fait état d’un léger recul de l’épidémie en Afrique de l’Ouest, avec une « baisse réelle » du nombre des nouveaux cas dans les trois pays les plus affectés – Sierra Leone, Guinée et Liberia.
215 millions d’euros
En Europe, le soutien à la recherche se renforce. La Commission européenne a annoncé vendredi le début d’un partenariat avec l’industrie pharmaceutique européenne pour financer à hauteur de 215 millions d’euros huit projets de recherche pour lutter contre Ebola, notamment de vaccins et de tests de diagnostic rapide. Ces fonds s’ajoutent à une enveloppe de 24,4 millions d’euros débloquée en novembre par l’exécutif européen pour aider cinq projets de recherche sur les vaccins et les traitements.
La Commission contribuera à hauteur de 114 millions d’euros aux huit projets, le reste des fonds prévus, soit 101 millions d’euros, étant pris en charge par les sociétés pharmaceutiques y participant. Les projets retenus visent notamment à « évaluer la sécurité et l’efficacité » des vaccins actuellement à l’étude, « mettre en place une plate-forme pour produire rapidement des quantités suffisantes de vaccins en respectant des normes de qualité et de sécurité strictes » et garantir une couverture suffisante sur place en matière de vaccination par des campagnes de sensibilisation du public. Parmi les 8 projets figure le programme coordonné par l’INSERM qui vise à évaluer la réponse immunitaire et la bonne tolérance d’une stratégie vaccinale dite « prime boost » basée sur l’utilisation de deux candidats vaccins développés par Janssen, société pharmaceutique de Johnson & Johnson.
Trois projets doivent aussi « ouvrir la voie à des tests de diagnostic rapide, capables de fournir des résultats fiables en seulement 15 minutes ». Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) déploiera au cours des prochains jours quatre équipes d’épidémiologistes francophones chargées d’appuyer les opérations de surveillance et d’aider à répondre à la crise au niveau communautaire en Guinée. Un autre projet est également en cours en Guinée qui tente d’améliorer la préparation, la planification, ainsi que l’efficacité opérationnelle des futures interventions en cas d’épidémies ou de pandémies similaires.
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