Un tribunal d’instruction madrilène a accepté d’ouvrir une enquête pour déterminer si la vie des personnels de santé en contact avec le virus Ebola a été mise en danger par l’insuffisance des mesures de prévention. Au début du mois d’octobre, une aide-soignante de 44 ans qui s’était occupée d’un missionnaire malade rapatrié d’Afrique et décédé le 25 septembre, a été la première personne touchée par Ebola hors d’Afrique.
L’enquête du tribunal fait suite à la plainte déposée par 15 médecins urgentistes de l’hôpital universitaire de La Paz, dont fait partie aussi l’hôpital Carlos III où l’aide-soignante a été infectée par le virus, annonce le tribunal supérieur de justice de Madrid (TSJ). Ce tribunal, supervisant les juridictions inférieures de la région, précise dans un communiqué que la plainte porte sur les « mesures destinées à garantir la sécurité du personnel et la formation du personnel sanitaire pour la lutte contre Ebola ».
La formation en cause
Le tribunal demande de ce fait à l’hôpital de lui transmettre toute documentation utile en lien avec la formation suivie par le personnel de l’hôpital : personnes présentes lors des cours, liste des formateurs ainsi que la liste des infirmiers, médecins et aides-soignants ayant été exposés au virus. L’inspection du travail devra fournir tout document en lien avec les faits dénoncés, qui peuvent selon les plaignants, être constitutifs de délit en matière de Santé publique et mise en danger du personnel.
Très rapidement après l’annonce de la contamination de l’aide-soignante, le personnel de l’hôpital avait évoqué l’impréparation face au virus et l’absence de formation. Plusieurs infirmières de La Paz avaient notamment affirmé avoir été formées à la va-vite notamment sur la manière d’enlever la combinaison de protection et d’éviter une contagion, en une vingtaine de minutes et sans le matériel adapté.
L’aide-soignante, hospitalisée le 6 octobre, n’est plus porteuse du virus, mais reste hospitalisée.
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