NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET, 37 ans, nommée ministre de l’Écologie à la place de Jean-Louis Borloo, a toujours affirmé ses convictions écologiques contre vents et marées. Son actuelle promotion au ministère de l’Écologie (elle y a été secrétaire d’État de 2007 à janvier 2009) a un goût de revanche pour celle qui s’était sentie lâchée par son ministre de tutelle, face aux députés de la majorité, lors du débat sur les OGM en 2008. Elle avait été écartée, par la suite, à l’Économie numérique.
Polytechnicienne et ingénieur du Génie rural et des Eaux et forêts, elle fait figure de pionnière sur les sujets écologiques au RPR puis à l’UMP. Présidente du groupe d’études « Santé et environnement » de l’Assemblée nationale, de 2003 à 2006, elle n’hésite pas à s’attaquer à des problèmes épineux comme celui de l’impact des pollutions chimiques sur la santé. Mais pourra-t-elle faire partager ses certitudes au sein d’un ministère qui se trouve amputé du portefeuille de l’Énergie, aujourd’hui confié au ministre de l’Industrie, Éric Besson ?
Le Dr Jean-Marc Dollet, membre d’Europe Écologie-Les Verts, en doute. « L’écologie n’est plus la préoccupation principale du gouvernement », estime cet hospitalier de Saint-Dié-des-Vosges. « Elle n’a pas été désignée ministre d’État comme l’était Jean-Louis Borloo. De numéro deux du gouvernement, elle passe à numéro quatre », regrette-t-il, sans toutefois remettre en cause la fibre écologique de la titulaire. « Pour nous, l’écologie n’est pas la cerise sur le gâteau : c’est au contraire un enjeu économique. »
Le toxicologue André Cicolella, président du Réseau environnement santé (RES), se montre également prudent sur les capacités d’action de la ministre, même s’il reconnaît qu’elle « s’est engagée très clairement contre les perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A ». « Il y a toutefois un contexte général », indique-t-il, en rappelant la phrase de Nicolas Sarkozy prononcée lors du Salon de l’Agriculture de 2009 : « L’environnement, ça commence à bien faire ! ». « Nous verrons bien quelle est sa marge de manœuvre. Ça aurait pu être pire ! », conclut le chercheur.
Le Dr Sandrine Segovia-Kueny, présidente de l’Association Santé Environnement France (ASEF) en Île-de-France, ne cache pas son enthousiasme après avoir travaillé pour elle en tant que conseillère santé-environnement au ministère. « L’important, ce n’est pas qu’elle ait l’Énergie. C’est qu’elle sache négocier », affirme cette urgentiste.
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