Impact des rayonnements ionisants sur la santé

EDF veut informer les médecins

Publié le 07/01/2013
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LE TREMBLEMENT de terre de Fukushima a bien mis en lumière les interrogations que suscite la radioactivité artificielle et souligné plus que jamais le besoin d’information dans ce domaine. EDF a choisi d’adresser cette information aux professionnels de santé via son conseil Scientifique Santé et Énergies. Les examens de radiodiagnostic représentent en effet la première source d’irradiation artificielle de la population. Les risques cancérigènes de l’irradiation, connus de longue date, tiennent à deux paramètres explique le Pr Jean-Pierre Gérard : la dose et l’âge. La dose absorbée se mesure en Gray, la dose efficace qui tient compte de la sensibilité spécifique des tissus est exprimée en Sieverts (Sv) ou millisieverts (mSv). Pour les rayons y et gamma, 1 Gy est égal à 1 Sv. Une radiographie de thorax délivre 0,02 mSv, une mammographie 2 mSv, un scanner 10 mSv et un pet scan jusqu’à 17 mSv. À titre de comparaison la dose de radioactivité naturelle reçue chaque année à Paris est de 2,5 mSv ; à Clermont-Ferrand, au cœur d’une région granitique, elle est de 5 mSv.

Pour des doses très faibles, inférieures à 100 millisieverts, aucune étude épidémiologique ne rapporte de risque de cancer chez l’adulte et aucun effet héréditaire n’a été observé chez l’homme. Des doses fortes, supérieures à 1 Gy, provoquent la mort cellulaire. La dose de 4 Gy reçue sur le corps entier correspond chez l’Homme à la dose létale 50 % (décès de 50 % des personnes irradiées). Chez le fœtus des malformations sont possibles à partir d’une dose de 200 msv reçue au niveau de l’abdomen de la mère. Le risque de l’irradiation est également modulé par l’âge ; chez l’enfant la dose seuil, en dessous de laquelle il n’existe pas de risque de cancer radio induit se situe plutôt à 50 mSv. D’où la nécessité de justifier, chez l’adulte comme chez l’enfant, mais plus encore chez ce dernier, tout examen radiographique.

Enquête auprès de 600 000 patients.

La radiothérapie délivre, quant à elle, des doses beaucoup plus importantes de rayonnements et, avec l’allongement de l’espérance de vie après radiothérapie (plus de 50 % à 5 ans), on voit apparaître des seconds cancers dont une partie est imputable au traitement. Une enquête menée aux États-Unis sur plus de 600 000 patients traités par radiothérapie et guéris d’un premier cancer fait état de 60 000 cas de second cancer dont 3 000 liés à la radiothérapie.

Ce sont ces connaissances et bien d’autres qu’EDF souhaite transmettre aux professionnels de santé avec lesquels l’entreprise espère créer un lien via son Conseil scientifique Santé et Énergies. Celui-ci est composé de 20 membres, des médecins et ingénieurs d’EDF, des experts cancérologues et épidémiologistes et des représentants des conseils de l’Ordre des médecins, des pharmaciens et des vétérinaires. Des membres de ce conseil participeront à des réunions régionales avec les professionnels de santé, la première très prochainement à Tours, suivie par d’autres sur l’ensemble de la France.

 Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9207