En s'installant à Matignon au printemps 1995, le Premier ministre Alain Juppé découvre des comptes sociaux en piteux état. L'assurance-maladie enregistre un déficit prévisionnel de 15,25 milliards d'euros (100 milliards de francs à l'époque) et la dette cumulée du régime général s'élève à 38,1 milliards d'euros.
En novembre 1995, Alain Juppé présente son célèbre plan dont un gros volet assurance-maladie (bientôt appliqué par le biais d'ordonnances). La potion est amère pour la médecine libérale qui dénonce le « virus mortel » de la maîtrise comptable et crie au rationnement des soins : parmi une kyrielle de mesures, la mise en place d'un objectif de dépenses maladie opposable cristallise l'opposition. En cas de dépassement de l'enveloppe honoraires/prescriptions, les médecins pourront être collectivement condamnés à reverser ! « Nous sommes en guerre », assène dans « le Quotidien » le Dr Claude Maffioli, président de la CSMF. Le Dr Cabrera (SML) dénonce le principe des « sanctions collectives » et annonce lui aussi que « la guérilla est ouverte ». De manifs de carabins en fermetures de cabinets, la profession ne désarmera plus. Pour beaucoup d'experts, l'avènement d'une majorité socialiste dès 1997 (à la faveur de la dissolution ratée) s'explique en partie par le basculement du vote médical...
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