En Inde, le gouvernement vient de construire une centaine de cliniques gratuites dans les quartiers pauvres de New Delhi pour honorer la promesse faite lors des élections de 2015 d'améliorer le système de santé et de soulager les hôpitaux publics, vétustes et saturés.
« L'hôpital est loin de chez moi, je devais marcher longtemps pour devoir ensuite patienter pendant des heures dans des couloirs sentant la transpiration », se souvient Mohan Lal, heureux de l'ouverture de ces structures hospitalières modernes, qui font enfin entrer le système de santé de Delhi dans le XXIe siècle. Comme des millions d'habitants de la capitale aux revenus plus que modestes, il s'était fait avec fatalité à l'horreur des hôpitaux publics surchargés, aux heures d'attente dans une chaleur étouffante dans des couloirs infestés de moustiques, aux lits qu'il fallait partager, faute de place.
1,4 % du PIB consacré à la santé
Pour leur part, les médecins travaillant à la clinique sont pleinement conscients de l'extraordinaire progrès que la structure constitue pour le grand public. Mais ils observent aussi que tout n'est pas encore au point.
« Il arrive que le débit Internet soit extrêmement faible et qu'il n'y ait pas d'électricité, souligne le Dr Alka Choudhary. Certains patients demandent des ordonnances écrites à la main car ils n'ont pas l'habitude des ordinateurs et des tablettes. Les cliniques ne sont pour l'instant pas reliées sur le plan informatique avec les hôpitaux, ce qui fait qu'on ne peut avoir accès au dossier médical d'un patient admis en urgence. »
En 2014, l'Inde n'a dépensé que 1,4 % de son PIB dans son système de santé, selon la Banque mondiale, ce qui est moins que l'Afghanistan voisin (2,9 %).
Faute d'investissements, les Indiens font tout pour éviter le public s'ils peuvent se le permettre, en se rabattant sur les cliniques privées.
Sauf qu'une consultation chez un médecin libéral peut coûter 1 000 roupies (15 dollars), une somme impensable pour les millions d'Indiens qui vivent avec moins de deux dollars par jour.
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