Les magistrats italiens retiendront-ils la détresse de cette infirmière turinoise accusée d’avoir tenté d’assassiner son fils en lui injectant de l’insuline comme l’ont fait en 2002 les magistrats du Pas-de-Calais en jugeant Marguerite L. ? Les deux femmes ont en commun d’être atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration.
Selon les magistrats du parquet de Turin chargé de ce dossier, l’infirmière âgée de 42 ans, aurait injecté de l’insuline à son fils de quatre ans à plusieurs reprises. Les doses n’étaient pas mortelles mais suffisantes pour déclencher chez l’enfant, une série de symptômes a priori incompréhensibles pour les médecins.
Caméras-vidéos dans la chambre d’hôpital
L’affaire remonte au mois d’août. Après avoir effectué plusieurs séjours en milieu hospitalier, l’enfant avait été hospitalisé dans un établissement situé dans la ceinture turinoise pour effectuer une série d’examens approfondis comme le réclamait sa mère.
Au bout de quelques jours et sans explication aucune, l’état de l’enfant avait empiré et les médecins étaient à bout de traitements, les examens médicaux n’ayant démontré aucune anomalie particulière. Un médecin toutefois avait remarqué que l’état du petit patient empirait à chaque fois que sa mère venait le voir. Selon le bilan dressé par ce spécialiste, après chaque visite, l’enfant était plongé dans un état de semi-inconscience et se plaignait de maux de tête violents.
Le parquet de Turin saisi par la direction de l’hôpital a donc placé des caméras-vidéos dans la chambre de l’enfant. Les images ont montré l’infirmière en train d’ajouter de l’insuline dans la perfusion intraveineuse posée sur le bras de son fils.
Nouvelle expertise médicale
La jeune femme a été incarcérée et placée sous contrôle médical. Accusée de tentative de meurtre, elle risque une lourde peine de prison. Mais un premier bilan selon les magistrats, aurait démontré que la jeune femme est atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration. D’où la possibilité pour son avocat qui a demandé l’application des arrêts domiciliaires pour sa cliente en attendant le procès, de plaider les circonstances atténuantes et de réclamer une peine alternative à l’incarcération, soit le placement de l’infirmière en milieu hospitalier.
Il y a deux semaines, les juges ont demandé une autre expertise médicale. Les résultats seront communiqués au parquet d’ici fin avril. L’enfant pour sa part est toujours hospitalisé. Les médecins ont diagnostiqué un œdème cérébral et évoquent aussi la possibilité de troubles permanents toujours au niveau cérébral.
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