Le jugement du comité d’experts nommé en mars dernier* par le ministre de la Santé italien, Beatrice Lorenzin, pour trancher sur la méthode Stamina, l’utilisation des cellules souches pour soigner certaines maladies neurodégénératives, est cette fois sans appel. « Les méthodes de préparation utilisées pour préparer les cellules mésenchymateuses ne sont pas adéquates. Par conséquent, nous ne pouvons pas autoriser des tests sur cette méthode notamment pour des raisons liées à la sécurité et au bien-être des patients », ont déclaré les experts du comité.
L’évaluation du matériel mis à disposition des onze experts scientifiques (documents et échantillons de cellules mésenchymateuses préparées sur la base du protocole Stamina) aurait aussi démontré que « les pathologies indiquées par le comité Stamina ne peuvent pas être soignées avec cette méthode ». En clair, les normes scientifiques ne sont pas respectées et les produits utilisés pour fabriquer « la potion magique Stamina » ne correspondent pas aux normes.
Annulation des subventions gouvernementales
Pour la ministre de la Santé, c’est le dernier épisode d’un triste feuilleton notamment pour les familles des malades qui « s’accrochaient à cette méthode comme à une bouée de sauvetage ». Durant une conférence de presse, Beatrice Lorenzin a comparé la méthode inventée par Davide Vannoni, « aux soins alternatifs qui ne sont pas reconnus par le système scientifique italien et international et qui ressemblent aux conseils donnés en ligne par les magiciens ». Hors « les magiciens ne peuvent pas avoir accès aux subventions gouvernementales », a ajouté Beatrice Lorenzin. Les essais prévus dans les hôpitaux ne seront pas effectués et le montant de l’enveloppe de trois millions débloqués en décembre 2013 par le Sénat sera dérouté sur la recherche des maladies rares.
Le coup est rude pour l’inventeur de la méthode Stamina renvoyé devant les tribunaux en février dernier pour tentative de fraude. Mais Davide Vannoni a déjà annoncé qu’il saisira le Tar, le tribunal administratif, pour protester contre la décision du comité. Le Tar avait annulé les décisions d’un premier comité d’experts en invoquant leur manque d’impartialité, ce qui avait provoqué la contestation de la communauté scientifique qui s’inquiétait surtout de la poursuite des essais cliniques utilisant la méthode.
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