Proposer un plan pour renforcer le système de sécurité sanitaire international et mieux protéger la population mondiale des épidémies, tel était l'objectif de la Conférence de haut niveau sur la santé et la sécurité sanitaire internationale qui avait lieu à Lyon ce 23 mars en présence de François Hollande.
Ce matin, le président de la République François Hollande, a visité le centre d’hématologie et d’oncologie pédiatrique (IHOPe) du centre Léon-Bérard et a rendu hommage à son personnel. « Ici, nous sommes à la pointe de ce que la technologie et l'humanité permettent de faire », a salué le président. Il a également indiqué sa volonté d'offrir un « accès à tous aux thérapies les plus innovantes, pour que partout dans le monde le prix des médicaments puisse être maîtrisé, régulé, pour que les personnes malades puissent être traitées avec dignité et espoir ».
Besoin d'une couverture universelle
Cet après-midi, il a co-présidé une commission chargée d'évaluer les besoins pour les systèmes de santé de demain. « Nous sommes en face de besoins très importants et devant une pénurie de personnels médicaux et non médicaux, a indiqué le président de la République. Si nous ne formons pas et ne partageons pas du personnel, il y a un risque que des populations entières soient privées de soins. C'est vrai pour les pays en développement mais aussi pour les pays les plus développés. » Il a également évoqué le besoin d'une « couverture universelle pour accéder à la santé pour qu'aucun être humain ne puisse être privé de soins, ou écarté de médicaments qui pourraient accélérer sa guérison sous prétexte qu'il n'a pas les ressources nécessaires ou que son pays ne les a pas ». Enfin, il a rappelé que « l'investissement en matière de santé est non seulement indispensable mais nécessaire pour assurer la cohésion à l'intérieur de chacun des pays et sur le plan mondial. Investir dans la santé a des conséquences favorables en termes d'emploi et de croissance ».
Surveillance, alerte et diagnostic
François Hollande a clôturé la Conférence de haut niveau sur la santé et la sécurité sanitaire internationale en citant cinq priorités à mettre en œuvre dans la lutte contre les épidémies. La première est « d’améliorer les instruments de surveillance, d’alerte et de diagnostic partout dans le monde ». La France pourrait ainsi partager au niveau mondial les compétences de l'Institut de veille sanitaire (qui deviendra bientôt l'Agence nationale de santé publique). La seconde priorité est de mieux planifier la réponse en urgence aux crises. Suite à l'épidémie d'Ebola, la France s'est dotée d'une stratégie baptisée ORSAN, destinée à surmonter les chocs sanitaires, à définir des procédures et des protocoles et attribuer des responsabilités aux échelons régionaux et nationaux en associant l’ensemble des secteurs potentiellement concernés. « C'est très important face à une menace de pouvoir répondre en urgence avec une organisation très claire. Il faut le faire à l'échelle internationale », a souligné le président.
2 200 professionnels de réserve en France
La troisième priorité est d'améliorer la gestion de la crise. « L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a entrepris de mettre en place une réserve sanitaire à laquelle la France va participer, a annoncé François Hollande. À travers son Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS), la France dispose de 2 200 professionnels de réserve mobilisables partout. Elle contribuera à la réserve de l’OMS en utilisant le « Corps médical européen », initié avec l’Allemagne et devenu une réalité le 15 février dernier. La quatrième priorité est d'encourager la recherche. La France a constitué un consortium pour mutualiser les moyens de ses instituts de recherche. Baptisé REACTing, il est chargé de préparer la recherche sur les menaces sanitaires émergentes et il bénéficiera d'une enveloppe de 8 millions d'euros pour mettre en œuvre un programme de recherche sur Zika et sur Ebola. Enfin, la cinquième priorité est d'assurer la sécurité sanitaire au plan mondial. Le président a affirmé son soutien à l'OMS et l'a assuré que son bureau de Lyon bénéficierait des moyens nécessaires pour accomplir deux missions essentielles : l’évaluation de la capacité des États à mettre en œuvre le Règlement sanitaire international (RSI) et la formation des cadres de la sécurité sanitaire.
Réguler le prix des médicaments
En marge de la conférence, François Hollande a également affirmé la volonté de la France de s'engager sur la régulation du prix des médicaments, en discutant avec les industriels et les associations, « afin que chacun puisse y accéder ». Il portera ces questions au prochain G7 en mai prochain et au G20 en septembre, avec le président sud-africain, Jacob Zuma.
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