Alors que 70 % de la population française est favorable au tiers payant (sondage Odoxa – novembre 2015), 52 % des seniors y sont opposés parce que « cela augmentera le coût des dépenses de santé en déresponsabilisant les patients ». C'est ce qui ressort d'une enquête Ifop pour Jalma, révélée le 15 mars, et à laquelle « le Quotidien » a eu accès.
Si les plus de 60 ans sont opposés au tiers payant, c'est de peur que cette réforme ne mette en péril le système de santé, son financement et surtout qu'elle génère un surcoût potentiel des soins. Plus de 90 % des seniors interrogés ont d'ailleurs entendu parler de cette réforme, et plus de 65 % s’estiment précisément informés. « Ils sont donc très sensibles aux arguments des médecins contre cette réforme, qu’ils ont très largement entendus », explique l'enquête Jalma. De nombreux médecins ont en effet placardé des affiches dans leur cabinet pour dire leur opposition au tiers payant généralisé.
Des seniors très conservateurs
En revanche, s’ils sont attentifs aux arguments des médecins sur le tiers payant, ils sont opposés à toute hausse de tarification des consultations (78 %). Pour 67 % des seniors, le recours aux dépassements d’honoraires suffit déjà aux médecins pour augmenter leurs revenus, il n’est donc pas question pour eux d’augmenter le tarif de base des consultations.
En fait, analyse le cabinet de conseil Jalma, « les seniors sont opposés à tout ce qu’ils jugent inflationnistes pour le système de santé et qui pourrait menacer sa stabilité et sa pérennité économique. En cela, ils sont majoritairement très conservateurs ».
Autre enseignement de cette enquête : 73 % pensent donc que la généralisation de la complémentaire santé pour les retraités va dans le bon sens, même s'ils ne sont pas très informés sur le sujet. Et pour cause, 96 % des seniors sont couverts par une complémentaire santé, et seuls 2 % renoncent à se couvrir pour des raisons financières.
Enfin, c'est l'accès aux soins qui est pointé comme le principal problème du système de santé français, loin devant les problèmes financiers.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation