ISSUE DU BAROMÈTRE santé 2010, une publication de la Revue d’épidémiologie et de santé publique précise l’évolution des accidents en France. Au cours des 12 mois sur lesquels a porté l’enquête*, 10,3 % des 15 à 85 ans ont signalé un accident, soit une prévalence en relative augmentation par rapport au dernier baromètre de 2005 (8,9 %, p‹0,001). Cette hausse apparaît portée essentiellement par les accidents de la vie courante : sports, loisirs et autres traumatismes non intentionnels passés de 5 % à 7,5 % durant la même période et reste bien plus fréquente que les accidents du travail (2,9 %) et les accidents de la circulation (1,6 %). Elle concorde avec les tendances observées au niveau de l’Union européenne.
Le sport en question.
Pour les hommes, les accidents de sports sont les plus fréquemment rapportés jusqu’à 34 ans ce qui correspond à une hausse de la pratique des activités physiques passée de 83 % à 88 % entre 2000 et 2010.
Les accidents du travail sont plus fréquents parmi les 35 à 54 ans et sont fortement liés au sexe, ainsi qu’à la catégorie socioprofessionnelle et au niveau de diplôme.
7 % des ouvriers.
Les hommes déclarent aussi plus d’accidents du travail que les femmes (OR : 1,7 ; p‹0,01) et, les ouvriers plus que les agriculteurs (OR = 3,7 p ‹0,001). La présence d’un handicap est également associée à la survenue d’un accident du travail (OR = 2,8 pour un handicap fortement limitant). L’analyse de ces accidents rend compte d’un résultat déjà connu : les catégories sociales les moins favorisées en sont plus fréquemment victimes : 7 % des ouvriers contre 1,5 % des cadres ; les secteurs les plus concernés sont la construction, l’industrie et les transports ; les mécanismes les plus fréquents sont les chutes de hauteurs et les accidents de machine et de véhicule.
Parmi les 15 à 64 ans, la survenue d’un accident de la circulation s’avère significativement liée au jeune âge (OR = 2,0 parmi les 15 -25 ans), au fait d’avoir connu un épisode d’ivresse dans l’année (OR = 1,7), au fait d’avoir consommé du cannabis dans l’année ( OR = 1,7) ainsi qu’à une dette de sommeil (OR=1,7). Tous âges confondus les consommations de substances psychoactives (alcool, cannabis) sont retrouvées comme favorisant les accidents de la circulation.
Chez les aînés, entre 55 et 85 ans, l’accidentologie est essentiellement composée d’accidents de la vie courante. À ces âges, l’enquête montre que c’est l’état de santé dégradé qui est lié à la survenue de traumatismes non intentionnels. La moitié des accidents a lieu à l’intérieur du domicile.
Les accidents en France : évolution et facteurs associés. J.-B Richard, B. Thélot, F. Beck. Revue d’Epidémiologie et de santé publique. In press
*Le Baromètre Santé 2019 est une enquête téléphonique représentative en population générale (15-85 ans) qui comporte un module spécifique sur la survenue d’accidents , posé à 9 110 individus
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